32 LE MAROC CATHOLIQUE
ćconomique, l’expansion coloniale n’oppose pas en un con-flłt insoluble le droit des premiers occupants et celui des nouveaux venus qui veulent, par leur travail et 1’applica-tion de leurs techniques, rendre plus fructueuse l’exploita-tion des richesses naturelles de la colonie. La morale resout ce conflit en un devoir mutuel de collaboration.
Envisagśe comme phćnom&ne de pćnćtration politi-que, l’expansion coloniale concilie la liberte incontestable dont le droit naturel nantit les nations colonisćes, et le progres dont les colonisateurs sont les champions, dds 1'instant ou, dans les rapports des uns et des autres, l'6ducation politique progressive des indig^nes n’est point negligće.
Enfin. du fait des rćpercussions de l’expansion coloniale sur la vie de toutes les nations du monde, cette expansion rel6ve, sans conteste, de la morale sociale in-ternationale.
4°. — La semaine sociale proclame les devoirs et les responsabilites dont la puissance colonisante est char-
gee.
Celle-ci, comme tout gouvernement, doit gouverner pour les gouvernćs, en 1’espece les indigónes, en tenant compte du bien de la societć humaine tout enttere, avec droit a un profit spćcial pour elle-móme, en compensation des charges qu’elle a assumćes.
La Semaine sociale estime que le bien de la socićtć kidigdne ne reside ni dans ce qu’on appelle une assimila-tion systematique ni dans la conservation absolue de la civilisation indig&ne, mais dans une adaptation, qui com-porte & la fois des reforme3 et une certaine conservation. Cette adaptation ne saurait s'accomplir comme il faut sans qu’intervienne le pouvoir spirituel quif ayant charge d ames et pouvoir d'education, facilite les transitions d’un etat social imparfait a un etat social plus parfait.
5°. — La semaine sociale tient la colonisation et 1'action missionnaire pour profondement differentes par leurs origines, leurs mćthodes, leurs fins, quoique s’exer-ęant sur un domaine identique. Le missionnaire ne saurait etre le pionnier ou Tinstrument des interets politi-ques ou ćconomiques d'une metropole. Mais entre la colonisation et 1’action missionnaire, la semaine sociale voit de nombreuses possibilitds d’ententes loyales et de collaborations fćcondes sur le terrain social.
6°. — La semaine sociale releve comme un fait iruportant la convergence entre certains enseignements sćculaires du Saint-Siege et de la Propagandę et certaines tendances rćcentes du droit public International dans le domaine de la colonisation.
Nombreuses, par exemple, ont śte les dómarches antiesclavagistes de 1’Eglise, depuis Eugdne IV et Pie II, au XVI« siecle, jusqu’a Gregoire XVI et Lćon XIII, au XIXL' siecle. L’instruction de Pie II, en 1568, au nonce en Espagne, Castagna, sur la faęon de traiter les indi-g£nes en Amerique, est un veritable programme de colonisation.
(ii suivre)
Le samedi 13 decembre ont śtć commencćs les tra-vaux de construction de la route du Haut Ouergha. Cette route doit longer ce fleuve, et desservir un lotissement de colons (Souati) et la riche rćgion du Djebel, les Senad-jas, producteurs d’oranges, raisins, figues, noix, olives, et ćleveurs de chcvres renomm^es. L'embranchement de cette route est a Ain Alcha, A 70 km au nord de F£s.
M. Carde, naguóre gouverneur gćneral de l'Afrique occidentale franęaise, a adresse, au mois d’aout dernier. une circulaire au gouverneur des colonies du groupe au sujet de 1’assistance medicale indigene et de 1’hygiene. Dans le Journal Officiel dc l’A. O. F., qui publie cette circulaire, on peut relever ces deux passages qui rendent hommage aux travaux des missionnaires sur ce terrain en demandant leur concours : « Les missionnaires, en Haute-Volta, n’ont-ils pas deja cinq dispensaires qu’ils dirigent sous la surveillange des mćdecins voisins ? Pour-quoi ne pas les associer davantage a notre ceuvre ? f> Et, un peu plus loin : « Sous la direction technique de ces infirmi^res spścialisćes, ne serait-il pas possible ćgale-ment d’utiliser le concours des Congrćgations religieuses rćsidant dans notre territoire ? Un Ordre nouvellement fondć envisage dans son statut Tobligation pour ses religieuses de prendre soin de la santś des indigdnes. Trou-veront-elles plus vaste champ d’action que de s’occupcr de 1’enfance ? Pourąuoi ne serait-il pas propose de fonder des consultations de nourrissons ?... »
U est a noter, d'ailleurs, que depuis longtemps, dans toutes les colonies du groupe A. O. F., comme partout, les missionnaires ont fait beaucoup a ce point de vue. Pour ne citer qu'un exemple, dans le vicariat apostolique de la Sćnćgambie, chaque poste de brousse se double d’un dis-pensaire ou les missionnaires soignent les malades. et m£me dans les villes comme Dakar, Rufisąue, Saint-Louis, on trouve des dispensaires tenus par les Sceurs. Pour l’annee qui vient de s’ecouler, les statistiques portent plus de 120.000 consultations pour le vicariat.
Nos remerciements pour les dons suivants :
1°. — en faveur de 1’Eglise Sainte Annę de Sale : d’Argel6s, 200 fr. ; de Meknćs, 100 fr. ; de Fes, 100 fr. ; de Belgique, 75 fr. ; de Rabat, 25 fr. ; de Salś, 100 fr. ; de Blain, 5 fr. ; de Bou-Knadel, 50 fr. ; de Kćnitra, 25 fr.; de la Loire-Inferieure, 30 fr.
2°. — en faveur de 1'Eglise St Joseph de Kabat : de Bages (Aude); 5 fr. ; de M.A.F., 100 fr.
3°. — pour « Le Maroc Catholique » : de Mekn£sp 100 fr.