7 Comptes rendus 173
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La demiere partie du volume est consacree a des questions qui ont fait Pobjet d’un vif debat entre les histonens sovietiques et roumains: toutes, elles touchent, de plus ou moins pres, au theme central de ce livre. La rehabilitation de Titulescu (on pouvait rappeler aussi comment une ceflaine propagandę a voulu profiter du retour de ses cendres pour lui organiser des funerailles nationales a Bra$ov) entraine une discussion a propos d’au{fes cas: Antonescu, Maniu, Georges Bratianu. De Pautre cote, on n’a pas fini de se disputer a Chi$in(ju au sujet de Cantemir et d’Eminescu? les figures les plus illustres d'un pantheon culturel revendique par les deux Moldavies a la fois.
Andrei Pippidi
JEAN CU1SEN1ER, Le feu vivant.La parente et ses rituels dans les Carpates, Paris, P.U.F.,
994, 448p.
La demiere centaine d’annees,beaucoup de specialistes franęais se sont penches sur rethnographie roumaine en commcnęant par Fr.Damme jusqu’aux jeunes chercheurs qui,en apprenant le roumain, ont poursuivi des enquetes dans les villages roumains, concretisees dans des remarquables monographies. Je dois avouer ma profonde estime pour leur travail - mene dans des conditions precaires - impecable du point de vue professionnel et inattaquable sous Paspect de Pinterpretation des donnees. Les rites lies aux moments principaux de la vie(naissance, mariage, mort) ont ete etudies par J. Bernabe, Claude Karnoouh, Danielle Masson, Mariannę Mesnil ou Danielle Musset.1 Avant eux, Jean Cuisenier fut celui qui, vers la Fin des annees ’60 venait en Roumanie pour connaitre «scs rituels tels qu’iFs subsistent dans cette tradition populaire plus forte et plus tenace que toutes les tyrannies». Car, ses investigations n’ont pas manque de peripeties de toutes sortes «parce que en ces annees mil neuf cent soixante il n?etait pas aise pour un chercheur eiranger de se rendre sur le terrain e\ de sejoumer,si bien muni fut-il des autorisations necessaires». L?aide des chercheurs roumains,no\amment cellc .du pr. Mihai Pop a ete peremptoire. Des la fin des annees soixante-dix la situation s’aggravait par Tinterdiction «qu7un etranger reside chez rhabitant» (p. 14)-
Les enquetes prevues pour cinq zones representatives du continuum roumain ont du se limiter a trois (Dobritsa- Oltenie, Sirbi - Maramureę et Sucevitsa en BucWine) a cause de ces restrictions, Jean Cuisenier a eu la chance de pouvoir‘ revenir, apres 1989, dans les memes localites et de comparer, pour un meme rituel, «non seulement les variantes locales observables a un meme moment dans le temps, mais encore pour un meme lieu, les variantes observables a deux moments tres distants du temps» (p.27).
Jean Cuisenier a lance un projet d?investigations sur les relations de parente dans les societes europeennes, etudiees suftout par les linguistes, les folkloristes et les historiens (ćtant donnę que la majorite des ethnologue s*etaient plutot penches sur Petude des societes exotiques) et dans ce but il avait choisi la Roumanie comme champ de recherches. II a conęu un plan global qui a depasse les frontieres de Pethnologie et a recuilli sur le terrain aussi le vocabulaire de parente qui lui a donnę la possibilite de discerper les regles de Palliance, de la residence et de la filiation, pour observer comment ces categorics se composent et ces relations jouenj a Poccasion des grandes evencments de Pexistence humaine. II a remarque qu’en Roumaine ces relations ne słactualisent pas ęeulement par le moyeh de ceremonies, mais aussi et peut-etre «suptout sous les especes du rite...d’une gestuelle et ...dłun logos de formę poetique» (p.17).
L/auteur nous confie qu’il s’etait confronte «avec une difficulte majeure des etudes de parente, oubliees dans les ęocietes europeennes qui n’ont plus, comme en France, Pentrainement populaire au langage poetique et ont perdu jusqu’aux souvenirs, sinon en de rares lieux dłune competence largement pa^agee a Pimprovisation en vers» (p.18). 11 a