n*avaient aucune envie de risquer. Ils percevaient aussi que ma prestation etait plus enrichissante quand je dćroulais la leęon ou que je dirigeais la recherche conformćment i un plan prćetabli et dćja testć par mon experience que pendant les moments de mes divergences ou je me laissais entramer dans les meandres des diverses ąuestions collateralcs. Peut-etre etait-ce aussi que le temps etait limitć et que toute divagation se payait cher...
Plus important encore, jłavais trouvć un protocole de negociation de la continuation de l*explication qui convenait a la situation. Quand je faisais un exercice de recherche, je demandais des suggestions que j’analysais avant de continuer. Quand je faisais une presentation, au lieu d'inviter les eleves a decider de la direction de mon discours, je les consultais continuellement au niveau de la profondeur. J*ai pu ainsi profiter de Torganisation stratifiee de mes leęons. Je signalais en quelques mots le nouvel item qui entrait en scene et, s*il ćtait deja connu, les ćleves me demandaient de passer plus vite. Parfois, oriente par mon expćrience, je vćrifiais leur impression, parfois je passais tout de suitę au prochain point. Quand les ćleves me demandaient des dćtails, je le faisais jusqu'au niveau de profondeur qui s’avdrait necessaire. C’est ainsi que nous partagions le pilotage sur le niveau nćcessaire d*expiication dans une dćmonstration ou le parcours ćtait fixć a l*avance, ce qui me permcttait dc tenir comptc des apprenants tout en profitant de rexperience que j’avais gagnće en repetant rexplication.
Ceci nłest pas un plaidoyer pour Tinertie, les curriculums de pierre, les contextes glaces, Thomogeneisation des eleves et les expiications imposees. Ne faudrait-il pas penser que la variation du systeme explicatif (sujet, types d’eleves, parcours du discours) se paie par un effort supplementaire de la part de celui qui explique et diminue les chances qu ‘il le fasse de maniere optimale? Dans un univers informationnel et organisationnel dynamique, dans une culture de personnalites divergentes et autonomest ne devons-nous pas nous attendre a une baisse de la ąualite et de l'efficacite explicative? Si nous ne gardons pas un secteur curriculaire plus stable comme denominateur commun et comme support pour des explications profondes, ne risquons-nous pas l 'atrophie et peut-etre meme l ‘estinction des reflexes explicatifs?...
Je disposais d*une formidable expćrience de rćsolution de problćmes. Je savais profondćment ce que je voulais cxpliqueri Je connaissais intćgralement un tas de recueils de problemes; je savais lesąuels ouvrent de nouveaux horizons et Iesquels ne font que consommer du temps et de Tćnergie. Ma propre inidadon nłćtait pas loin, ma posidon actuelle ćtant presąue sym^trique, je me rappelais bien les moments clefs du rituel vćcu comme eleve avec mes professeurs, rituel qui me rendait comme dans un miroir Taventure de dialogue prćsent Ayant ete attendf a Taventure de mon apprendssage par contact direct ou indirect (apprendssage qui se contmuait d'ailleurs, car j*ćtais a i*epoque etudiant en math^matiąues), je saisissais les
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