14 LE CHOLŚRA
D’autre part, il y a lieu de rappeler que P« Hospital Board » de Madras et de Calcutta n’a etć cr66 qułen 1786. C'est la raison pour laquelle aucun rapport regulier sur rincidence du cholera chez les Europćens et les soldats indigfcnes n*a ete fait avant cette datę.
Nćaiunoins, les temoignages qu'on peut invoquer suffisent k prouver qu’au cours des 25 dernidres annóes du xvme sićcle le chotóra sevissait, non seulement sur les cotes orientale et occidentale de 1’Inde, mais qu’il avait franchi les frontićres de la peninsule. II importe d’exammer maintenant si ce fut le ca$ avant cette ćpoque*
En generał, on repond a cette question par la negative en ce qui concerne PEurope, bien qu’une maladie cliniquement identiąue au cholera classique et souvent designee par le meme nom ait ete decrite par Hippocrate, et ulterieurement par de nombreux auteurs; certains d’entre eux ont d’ailleurs utilise d’autres denominations, par exemple celle de weisse Ruhr.1 II est certain que cette maladie cholóriforme ne s*est pas seulement manifestee sous une formę sporadique, mais qu’il n’a pas etć exceptionnel de rencontrer de nombreux cas de cette naturę qui se trouvaient rassembles, Papparition de cette « formę catastique # de cholera etant souvent attribuee a des condi-tions atmospheriąues favorables (voir par exempłe Fabre Chailan, 1835). Cependant, bien que la maladie ait pu sevir a certaines epoques, elle ne s*e$t jamais propagee sous formę d’une epidemie a proprement parler. C*e$t ce qu’a soulignć Macnamara quand, se referant aux manifestations morbides observees a Londres pendant la periode 1679-82 et dćnommees cholera par Sydenham, il s’est exprime en ces termes:
«Sydenham ne fait pas mention dłune epidemie etendue et Wells dćclare expresse-ment que> loin de gagner Pensem ble du pays> cette poussee a etć caracterisee notamment par le fait qu*elle a limitć scs ravages k la ville de Londres.» [Trąd.]
m
Macnamara conclut donc que les manifestations de «cholera» observees par Sydenham et par d’autres etaient par comparaison avec la formę clas-sique de la maladie dans un rapport analogue a celui qui existe entre la fi£vre bilieuse rćmittente du Bengale et la fi£vre jaune des Antilles, En effet:
«les symptómes d*une grave atteinte de fi£vre bilieuse rćmittente sont presąue identiąues a ceux que l*on observe dans les cas de fievre jaune; neanmoins, il est hors de doute que ces deux affections ont une etiologie diflferente et que la fi£vre jaune est transmissible; tandis qułil est non moins avćrć que la ńevre bilieuse remittente est due a des influences locales et n’est certainement pas transmissible aux sujets sains par ceux qui en sont atteints. * [Trąd.]
Selon Haeser, « l^ymologie du terme « cholera * est incertaine. Celsus et d'aułres auteurs petisent qułelle est d£riv£e de *oAtf, ta bile; Alejcander TralHanus de KoAa&rsr, les intestms. ICrans {KrUisck-etymoło-gisckcs medizinischcs Lcxicon) et Litttó (Dleifottnairc de mćdccinc) la font d£river de mMpcl, cłcst-^dir« la gouttiere, Le fait que plus tard les auteurs grees aient habituellemeat ajoutć le mol ro w?o? (cholera mor bu 3) plaide en faveur de cette hypothćse Ccpendant, ks auteurs moderats semblent plus enclins 4 faire dćdver ce terme de Macleod (1910), par exeraple, dćclare que le termę hlppocratique de cholera sigoifiait a 1'orlgine diarrhSc bilieuse.