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Jacąues Derrida ne lachę pas son stylo, sa plume de sa main. II y a quelques annees, avec Tadeusz Sławek, nous avons ecrit a ce propos. On pourrait avancer une hypothese qu’il appartient a cette espece dont le trait distinctif est — comme Wisława Szymborska le formule — “la main merveilleusement emplumee avec son Water-man”. L’oeuvre de Jacques Derrida n’est pas achevee, et elle ne le sera jamais. C’est pourquoi ce compte-rendu n’est que partiel, ce n’est qu’un fragment qui n’arrivera pas a comprendre la grandeur de l’oeuvre de Derrida, non seulement parce que c’est une oeuvre immense. Et cette immensite, mesuree avec le nombre des pub-lications, parait immesurable.

Le professeur Jacques Derrida est certainement l’un des plus importants penseurs europeens de la deuxieme moitie du XX^e siecle. Sans doute, Derrida est-il aussi un penseur discutable. Ses recherches et son travail didactique, pendant plusieurs annees, en France et aux Etats Unis, ont influence, d’une maniere importante et novatrice, la faęon de concevoir les problemes philosophiques, de formuler les questions de comprendre le discours europeen. Ayant une formation du philosophe, dans ses nombreux livres et articles, Derrida fait la critique de la philosophie en tant que systeme logocentrique, “impose” a la pensee de 1’Occident et formant cette pensee, meme dans les domaines, apparemment non lies avec la philosophie. La pratique proposee par lui de lirę la philosophie comme un texte (nommee la deconstruction) a attire 1’attention a la necessite de la reflexion nouvelle a 1’interieur des autres que la philosophie disciplines des Sciences humaines, comme par exemple la theorie de la litterature, histoire, semiologie, anthropologie.

Le paradoxe de la deconstruction de Derrida est qu’elle reste insaisissable, introuvable parmi les notions categorisees des Sciences humaines traditionnelles. D’ou son caractere controverse. Si c’est

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