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Bornons-nous i rapporter ici la tradition locale. Le scntiment prcsąiTunanime des paroissiens et des personncs etrangeres i la paroisse qui viennent en p^lerinage a cette tom be esl que le corps de M. Riou a ćtć transporte de Quimpcr au cimetićre de Laba-ban. A quelle datę s’est faitc cette translallon? Nul ne suurait le dire; c’est la d ailleurs une question qui ne semble intćresser persońne. On est convaincu que le corps de M. Riou se trouve sous cette picrre, cela sulTit au pcuple qui, pour se faire une opinion, n est pas aussi exigeant que Phistorien. C’est li cependant un fait i ^claircir, pour acąućrir la cerlitude de Pau-thenticite des reliąucs. Si l’on creuse sous cette plerre tombale, et qu'on y trouve des osseinents, pourra-l-on conclure que ces ossements sont ceux de M. Riou? 11 sera toujours per mis d’en douter, a moins de preu-ves ćvidentcs du contnaire. On a constamment enterrfi dans ce cimetiere conteniporain dc 1’ćglise, et cette pierre tombale peut recouvrir d'autres restes que ceux de M. Riou.
Quclques rares personnes estiment que la dśpouille mor telle de M. Riou ne peut se trouver dans ce se-pulcre, vu que son corps a etś jete dans la fosse commune. au cimetiere dc Locmaria-Quimper. Cest li une opinion toute rścente et qui ne s’appule qae sur des prcuves negatives. I/auteur, dit-on, en serait Pabbe Kersaudy, ancien vicalre de Plozćvet, paroisse limitrophe de Lababan. 11 venait de lirę au Bullctin diocesain. Particie de M. le chanoine Abgrall sur la paroisse de Labuban, ou il etait dit que le corps de M. Riou fut enterre au cimetićre de Locmarla. De li, Pabbć Kersaudy s’cmpressa de conclure que les reliques du inartyr ne pouvaient se trouver au cime-tiire de Lababan, et il flt part de son sentiment i quelques personnes de cette paroissse.
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Scrait-il impossible que des habitants de Lababan aient assiste i la mort de M. Riou et i son enfouis-sement dans le ćimctićre de Locmaria ? Ils avaient la plus grandę vćnćnation pour leur recteur, et ils le considćraient comnie un saint, depuis quil avait póri sur la guillotine pour £tre reste fidile i sa foi. Pourquoi n’auraicnt-ils pas tenu a avoir quelques reli-ques du martyr ? Nous irons meme plus loin, et nous demanderons: pourquoi n’auraient-ils pas, de nuit, enlevś son corps, ou ce qui ćtait plus facile, sa tete que le couperet de la guillotine avait separe du tronc.
Ce fait s’est produit aillcurs. L’abbć Colombot, dans sa biographie du R. P. (iregoire de Saint Loup, mis i mort pour la foi le 15 janvicr 1796, raconte la faęon dont le P. Boudot, pr^tre missionnaire, par-vint a se procurer des rcliques de martyr. Ce reli-gieux avait charge deux jeunes gens de suivre le corps du supplicić, et de bien marquer Pendroit oii on le deposerait. Ii sc rendit tout seul au cimetiire vers dix heures ct demie du soir, dans Pintentlon d’enlcvcr le cadavre. Cc n’est qu’au bout de trois heures d’un travail accompli a Paide d’unc simple bćche dc jardinier qu*il reussit a «tteindre, non la tete qu’il cherchait, mais les jambes du martyr. Epuisć par cette pćnible besogne, il se contenta de couper les deux jambes a la hauteur des genoux, les mit dans un sac et senfuit avec son precieiix fardeau, aprćs avoir recouvert de terre le reste du cadavre.
Sur la lin d’avril 1929. M. Andro, recteur de Lababan, nous ecrivit pour nous signalcr un fait interessant la cause de bćatification de M. Riou. II s’agissait d’une guerison, ou du moins d une amelioration sensible, dans Pćtat d‘un malade, due i une nenvaine faite au glorieux Confesseur de la foi.
Depuis 1921, Mattieu Le Henaff, du village de Kć-ruguel en Lababan, souffrait d’emphysdnie pulmonaire