En plus de ces caracteres morphologiques, on notę l’existence d’un foit gradient de taille antero-postćricur, en particulier sur la rangee dentaire infćrieure, la P4 ćtant fortement reduite et la M3 plus massive encore que la M2. Ce gradient est ici legerement plus sensible que dans la population typc dc M. mattaueri nov. comb., ou les P4 sont, toutes tailles ćgales par ailleurs, un peu plus developpćes, et les M3 un peu moins massives.
De fait, 1’ensemble des caracteres dcntaires observes sur ces specimens evoquent bien ceux observćs sur les populations du Mas de Gimel, de Naples et de Grauves (MP 10). On observera, en outre, que la taille de ces dents est legerement inferieure a celle des spćcimens de la population type dc M. beegeri, de laquelle la population quercynoise etait initialement rapprochee (Legendre et al. 1992); ces mesures correspondent en revanche parfaitement a celles enregistrees pour les populations du Mas de Gimel, de Naples et de Grauves.
Remarąue sur le Decticadapis sciuroides de la collection ageienne:
L’holotype de D. sciuroides, formę dćfinie par Lemoine (1891: 289, PI. 11, fig. 146n, e et s) a partir d’un seul specimen provenant de la collection agćienne (localisations geographique et biostratigraphique inconnues), est une hemi-mandibule dex. portant M2 (longueur alvćolaire de la rangće dentaire: 9,1 mm; M2: L = 2,22 mm; l,ri = 1,83 mm; lta| = 1,94 mm) (PI. 24, fig. i, j).
Si le statut phylogćnetique de cette formę a longtemps pose probleme (v. ci-dessous, discussion sur le genre Masillamys), la question - sous-jacente - de son statut systematique n’a pratiquement jamais ete abordee, faute d’elements de comparaison. Seul Hartenberger (1975: 785) rapproche prudemment Decticadapis sciuroides de Pantrogna mattaueri tout en soulignant la grandę ressemblance des Mjnf du P. cf. russelli de Sezannes-Broyes (collection M.N.H.N.-Louis) avec le specimen type et unique de D. sciuroides.
Nos propres observations, ainsi que la comparaison directe de D. sciuroides avec la population de Masillamys mattaueri nov. comb. de Sainl-Agnan, confirment totalement ces remarques: la M2 de D. sciuroides est en tous points comparable aux M2 de M. mattaueri nov. comb. de Saint-Agnan - et correspond donc ii un stade evolutif relativement primitif de cette espece, d’ou les hesitations d’Hartenberger (o.c.) qui n’avait alors £ sa disposition que les populations, plus derivćes, du Mas de Gimel et de Grauves (v. discussion ci-dessous).
Cependant, il ne nous a pas paru opportun, compte tcnu de la tres mauvaise caractćrisation de 1’espece D. sciuroides (autres catćgories dcntaires, variabilitć morphologique et moiphometrique, et localisations gćographique et biostratigraphique inconnues), d’appliquer ici la regle nomenclaturale d’anterioritć - regle qui impliquerait d’abandonner le nom de genre Masillamys TOBIEN, 1954 au profit de Decticadapis LEMOINE, 1891, et le nom d’espece mattaueri HARTENBERGER, 1975 au profit de sciuroides LEMOINE, 1891. Une telle application n’aurait en effet pas pcrmis de mieux caractćriser les diffćrentes formes et populations concemees; elle n’aurait apporte, en outre, aucune information systćmatique ou phylogdnćtique supplćmentaire, et rendu la definition de Pespece Masillamys mattaueri nov. comb. fort problematique - car ne reposant alors plus que sur un seul spćcimen dentaire d’origines geographique et biostratigraphique inconnues, alors qu’au moins trois populations importantes
225