qu on dessous de 1’inscription yisiblc actuellement et qu*en dessous de la feuille dargent (cf. plus haut au a) ii y eut, a 1’origine, une autre inscription (coucKe 2 de la PI. XVIII, 4). En 1951, un sondage mit a nu deux fragments de Iettres noires (Pi. XVII).
Nolons enfin que dans la copie de Coxie, on relrouve les joints dores au IV, mais pas au III ni au V. Les lignes y sont cependant plus fines et la ąualite de Ieur tracę est trćs superieure a celle que Ton voit au po!yptyquc.
Interprelalion
La premiere composition se trouvait sous la feuille metallique. Certains de ses ćlements constitutifs ont ete decelćs par radiographie, sous la formę de lins traits graves, cest-a-dire directement incises dans la prćparation. Pour Ie IV, on y voyait un dallage, une contremarche avec inscription a Iettres noires et une couronne, comparables aux elćments yisibles actuellement.
Le stade suivant est marque par lapposilion, sur toute la surface du dallage et de la contre-marche, dune feuille dargent (feuille d or aux III et V). Ensuite :
a. pour la contremarche : substitution, aux Iettres noires, de I inscription visible actuellement,
b. pour Ie dallage: d abord, apposition d un dallage a damier, surmorite d une couchc picturale colorec pouyant donner des effets de translucidite (couche 5 de la PI. XVIII, l) par refIexion sur la feuille metallique. Puis surpeint ancien (couches 6 et 7 a la memc PI.) comprenant les joints dores, et surpeint modernę (couchc 9 a la memc PI.)
c. pour la couronne : substitution a la couronne grayee, sous la feuille d argent, d une couronne similaire, yisible actuellement. II faul remarquer que celle-ci repose sur Ie dallage a damier et que, sous la couronne, ii ny a pas de lignes de dćmarcation dorees.
Esl-il possible de dater approximativement la seconde composition, sachant que la premiere yersion est certainement eyekienne ?
A notre sens, la seconde composition est post-eyekienne et anterieure a 1557, datę dc la copie de Coxie, qui la reproduit fidelement (y compris les joints dores). En outre :
la qualite picturale de I ensemble — dallage, couronne et contremarche — laisse forte-merit a desirer ; cette composition peut difficilement etre attribuee & van Eyck ;
la structure et la composition des couches sont apparentees a la technique eyekienne, sans en posseder les qualites. Une analogie s impose ici aycc Ie manteau de Dieu qui presente les mćmes caracteristiques de surpeint tres ancien ;
les hautes Iumicres des Iettres de la contremarche (et du cintre de III, IV, V) et des fleurons de la couronne sont a base de massicot (oxyde de plomb, jaune) substance dont on croit sayoir qu elle ćtait peu usuelle, du moins chez van Eyck, et plus habituelle a partir du XVI* sićcle.
Nous basant sur maintes traces d’usure de la couche picturale, relrouyees ici, comme en de nombreux autres endroits du poIyptyque, nous en arriyons ainsi a croire que ces transforma-lions peuyent 6łre dues a van Scorel et Blondeel, comme une consequence necessaire de
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