relativement plus frequent lorsąue "P." woodi devient plus rare. L’absence totale de mandibule attribuable a "P." woodi ne permet pas d’observer si cette convergence se traduit ćgalcment au niveau de l’anatomie du corps mandibulaire proprement dit (formę et position des apophyses et de la branche montante, traces d’insertions musculaires, etc.), et empeche donc de developper plus avant cette intcrpretation.
Cependant, compte tenu de l’extreme degre de convergence entre ces deux formes - notamment constatć k Saint-Agnan - il ne nous semble pas totalement exclu que "P." woodi puisse etre rattachć aux Pseudoparamyinae. II faudrait dans ce cas envisager l’existence, dans des niveaux plus anciens que Dormaal, d’un ancetre coramun a "P." woodi et Pseudoparamys, ces deux formes ćtant dćja prćsentes et bien distinctes dans le gisemcnt belge (Smith com. pcrs.);
— une seconde hypothese, selon nous plus robuste que la premiere, consiste & rapprocher "P." woodi des Ailuravinae. Ce rattachement repose sur plusieurs caractśres diagnostiques de cette sous-famille: P4 sans hypocóne, a protolophe tres reduit; M1'3 a legere crete descendant du protocone dans le trigone, entre les deux conules; M3 peu rćduites, au peri-cingulum peu ou pas formę; P4 a trigonide bicuspidć; Minf & fort mesoconide bien isole.
Parmi tous ces caracteres, Ja presence sur les M1'3, et parfois meme sur les P4, d’une crete descendant du protocone dans le trigone, entre les deux conules, nous semble particulierement significative. En effet, en dehors des Ailuravinae - genres Euromys nov., Meldimys, Ailuravus (v. ci-dessus, description des ces differents genres) et Mytonomys (v. Korth 1984: fig. 23B) ce caractćre est, a notre connaissance, inconnu chez les rongeurs de 1’Eocene inferieur. Par conseąuent, soit "P." woodi constitue une exception, soit, hypothese la plus "parcimonieuse", l’on doit considerer ce caractere comme autapomorphie des Ailuravinae, et de fait inclure "P." woodi dans cette sous-famille;
— enfin, Ton ne peut totalement exclure ici le fait que "P." woodi constitue reellement un representant du genre Paramys en Europę, et doive donc etre rattache, a ce titre, a la sous-famille des Paramyinae. C’est l’hypothese retenue par Korth (1988: 470) lors de sa revision du genre Paramys, cet auteur intercalant, dans un cladogramme, la formę europeenne entre les deux cspeccs nord-americaines P. nini et P. delicatus.
Cette hypothese pose cependant un probleme biochronologique. D’apres 1’analyse realisee par Koith (o. c., fig. 2), "P." woodi serait plus derivee que P. nini WOOD, 1962. Or cette espece n’est ^ ce jour connue que du membre Largo de la foimation San Josć (Nouveau Mexique), membre comespondant a la partie moyenne de PEocene infóricur (Lysite, Wa6, ou Lostcabin, Wa7; v. Gingerich 1983). D’un autre cote, "P." woodi est connu dds le giscment de Dormaal, dont la revision de la faunę mammalienne indique une correlation avec les faunes de la łimite Clarkfork/Wasatch (Cf3 a Wl) (Smith et al. 1998, Smith 1999). Suivant 1’hypothese de Korth (o.c.), on serait donc dans une situation paradoxale ou la formę plus derivee ("P." woodi) serait nettement plus ancienne que la formę plus primitive (P. nini)...
II ne nous semble pas possible, dans 1’etat actuel de nos connaissances, de prendre dćfinitivement parti pour l’une ou 1’autre de ces hypotheses - bien que celle liant "P."
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