La fin du siecle approche. II y a des opinions assez repandues et d’apres moi suffisamment fondees que le processus de la finalite de notre epoque se fait deja depuis deux decemes. On en indiąue les dates differentes — la crise du petrole qui a touche le monde dit civilise, la chute de 1’empire sovietique et aussi 1’ebranlement des paradygmes qui constituaient 1’ossature dans le developpement historique de FEurope occidentale. En efFet 1’ethos de l’art et des Sciences a tellement change que la question s’impose si Ton peut toujours considerer ces domaines comme ethiques. La philosophie a ete aussi misę en question et ce n’est pas a la lumiere de la meta-reflexion qui l’avait accompagnee depuis des siecles mais, a cóte de la religion, comme l’un des genres de la culture assumant sa conscience supreme et en meme temps critique. II parait que l’epoque des grands penseurs, geants tels que Husserl, Wittgenstein, Heidegger a pris inevitablement sa fin. II n’y a pas non plus de vision globale de la realite sociale qui aurait compris toutes les transformations accom-plies, comme c’etait le cas dans les annees 1905—1920 dans la conception de Max Weber “le desensorcellement du monde”. Probab-lement cette conception globale ne s’est pas encore concretisee, et en plus toutes les formules globalisantes sont devenues fort suspectes. Sur la philosophie tombe donc la fonction d’une “conscience impure” et de nettoyer son “ecurie d’Augias”. L’un des plus grands philosophes sinon vraiment le plus grand qui a entame cette reflexion et d’une maitrise vertigineuse est entre en dialogue avec tout le patrimoine intellectuel de la philosophie est Jacques Derrida.
Quand on annonce publiquement la grandeur de quelqu’un, on en prend en consideration non seulement un mais plusieurs aspects. II faut y mettre ensuite la hierarchie, surtout de nos jours ou sur le marche la communication envahissante des multimedias s’impose aussi pour gerer la haute culture, car la raison pour laquelle on
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