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Adeline RUCQUOI
recreer depuis la fin du VIIIe siacie et donna naissance h une intense vie culturelle que caractćrisent la profusion des monuments, la consti-tution d’importantes bibliotheąues, le travail de copie dans les scrip-toria et 1’elaboration d’ouvrages historiąues. De grands monastóres, parfois doubles et qui pouvaient abriter des centaines de personnes, furent fondćs entre 860 et 960 sous 1’ćgide des rois et des comites les plus puissants, tels ceux de Cuxa, Ripoll et Sant Joan de les Aba-desses sur les terres du comte de Barcelonę, Samos, Lorvao et Gui-maraes dans les regions occidentales de la Peninsule, San SaIvador de Tabara, San Cebrian de Mazote, San Cosme y Damićn d’Abellar et Escalada dans le royaume de León, San Pedro de Cardena, San Pedro de Arlanza, Silos et Valerónica dans le comtć de Castille, San Martin de Albelda, San Milian de la Cogolla, Leyre, San Pedro de Siresa et San Juan de la Pena dans les rćgions dominćes par les rois de Pampe-lune. Centres culturels, les monastóres du Xe siecle abritórent ćcoles et scriptoria, et certains copistes connaissaient un peu de grec.
Aucune etude n’a ćte consacree aux ćcoles monastiques dont l’existence est cependant devoilee par les textes ; outre 1’education de leurs membres - hommes, femmes et enfants les monastóres pyrć-neens comme San Juan de la Pena et San Salvador de Puyó accueillaient les enfants de 1’aristocratie et meme de la familie royale. L’education parait alors avoir ćte rćservee aux clercs et aux membres de la noblesse et avoir eu pour cadre les monastóres ruraux ; aucune mention n’apparait d’ćcoles cathćdrales et paroissiales - qui exis-taient peut-etre - ou meme d’un enseignement donnę dans le palais royal d’Oviedo ou León, quoique celui-ci ait possćde une belle bibliotheque, dont l’inventaire datę de 882 nous est parvenu, et ait abrite, comme a l’epoque wisigothique, un atelier d’orfevrerie. Les rois se soucierent cependant d’obtenir des copies du Liber ludicum et de VHispana Collectio, le recours aux textes de lois ćcrits restant le fondement de l’exercice de la justice ; ils encouragerent par ailleurs 1’elaboration de chroniques et, si l’on en croit un temoignage concer-nant le roi Ferdinand Ier de Castille (1035-1065), favoriserent l’edu-cation de leurs flis et filles. C’est neanmoins en al-Andalus, dans le sud de la Peninsule, que 1’education, etroitement liee a la religion mais ouverte aux Sciences profanes, fut accessible a une grandę partie de la population.
Comme dans 1’ensemble du monde islamique, les musulmans d’Espagne recevaient une óducation chez eux sous la ferule d’un pre-cepteur ou dans les ćcoles primaires dont les maitres etaient engagćs et remunóres par les parents. L’existence d’ćcoles, situćes a proximite des mosquees pour les enfants et £ 1’intćrieur de celles-ci pour les adolescents, est attestće en al-Andalus dćs le regne d,vAbd al-Rah-man Ier (756-788); deux sićcles plus tard, le calife al-Hakam II (961-