devorant. L’acte de tuer lui donnę, en effet, Penvie de manger de la viande froide, comme s’il devorait comme un silphe les cadavres de ses victimes. La description de la consommation de la viande rappelle aussi la nourriture des betes feroces, du loup par. ex. De plus, il a avale Hirondelle deux fois : il la mange en la tuant et il la devore en mangeant son joumal.
Le vieux professeur de litterature qui viole presąue la jeune Marina dans Les Combustibles et le vieux (de nouveau) capitaine lascif du Mercure qui abuse Hazel sur son ile gardee ne sont que des modifications de 1’ogre archetypal incarne deja en Pretextat Tach. « Dans Mercure, le vieil homme qui « devore des yeux » est l 'arche type de l ’ogre, et l 'ogre c ’est celui qui capture la psyche; l ’ame en grec. »12
Nous pouvons mettre sous cette categorie meme Monsieur Omochi, un goujat borne de Stupeur et tremblements, qui insulte Mademoiselle Fubuki. Amelie-narratrice explique sa violence verbale par son complexe d’etre obese : « Oui, je pese cent cinquante kilos et toi cinquante, a nous deux nous pesons deux quintaux et ęa m ’excite. »13
Une incarnation excellente de la laideur est representee par Epiphane Otos de YAttentat. L’exposition du roman decrit un macaque terriblement monstrueux et difforme dont le sumom est Quasimodo. Les defauts degoutants de sa figurę font pousser les cris d’horreur a son amie Ethel. Epiphane se compare a Elephant Man, protagoniste du film de David Lynch. Le prenom d’Epiphane insinue qu’il incarne une veritable epiphanie de la laideur. Les reactions des autres a son apparence lui apportent « un genre d orgasme » ; sa sexualite mai developpee aboutit a 1’assassinat d’Ethel.
La monstruosite peut se manifester par la violence verbale. Dans la Cosmetiąue de 1’ennemi, c’est Textor Texel qui presse Jeróme des questions et de la parole. Cette invasion verbale pousse Jeróme au suicide apres qu’il a decouvert que cet intrus qui parait avoir un comportement pathologique social
^"Derrifere le miroir", p. 84
Nothomb, A.: Stupeur et tremblements. Paris, Albin Michel 1999, p. 112
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