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LES £L£MENTS LATINS DE LA LANGUE ALBANAISE
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nais shkendi repose sur un * scantUlia supposś et le roumain sdntcie s’est dśveloppś de * scantUlia 117.
Le troisióme groupe est formś des rares bellśnismes locaux quin’ont point laissó de traces dans les langues romanes occidentales : masticMnus — meshtek, mushtek « bouleau >>, (Betula yerrucosa), roum. mesteacdn 118; spodium — skpuze « braise, rósidu de charbons pulyćrisós », roum. spuzd et Stylus — shtyll, shttylle «pilier, pilastre, soutien », y. roum. stur, aroum. stur.
Quelques mots d’origine latine ont acqms des sens nouveaux et ont pśnśtre profondement au sein des masses, dans les conditions de yie pro-pres & 1’Empire byzantin dans sa phase prścoce. Elles ont dśpassś 1’aire des relations rściproques des ślśments latins conservśs en roumain et en albanais : clausura — keshyre, kshyre « dśfiló », aroum. clisura, bulgare et serbo-croate klisura, ngr. xXstaoupoc, parler grec de Lecce (Italie mśri-dionale) kijsura, leisura, kesura, cisura U9, conventus — kuvent« rencontre, assemblśe, jugement, entente, aecord, discours, propos, mot», roum. cuvint, ngr. xou(3śvTa120 j sagitta — shegjete, shejete «flćche», aroum. s&itd 121. Du point de yue stratigrapbique, le roumain sageatd < sagitta ne saurait etre classś dans la meme aire linguistique que les deux yariantes albanaises.
Pour expliquer 1’origine du roumain codru « montagne, foret, place publique, morceau » et de 1’alba‘nais koder (kodre) « colline », la plupart des chercheurs ont recours a une formę latine reconstituóe * codrum — guodrum 122. La formę codra « place publique » est atteste dans un glos-saire tardif 123. Le sens des deux mots ne se recouyre que partiellement,
117 A. Phibppide, op. cif., II, p. 681.
111 A. I. Candrea — O. Densuęianu, Dic[ionarul ehmologic al limba romdne, Bucarest, 1907 — 1914, n° 1089 • la formę roumaine mesteacdn est refaite sur la formę du plunel mesteceni < mastichini.
119 G. Rohlfs, Lezicon Graccarticum Itahae Inferioris. Etymologisches Worterbuch der unteritalicnischcn Grazitat, Tubingen, 1964, p. 245
120 Conoentare « se rćunir » chez Tert. De amma 54 Chez les ćcrivains byzantms corwentus
apparalt k partir du V® sićcle sous les formes xovp£vxoę, xofip£vxoę et xofip:vxtov Eles ont longtemps persistć dans la littćrature byzantme, tandis qu’en grec populaire c*est Ja formę xou-pćvxa qui s’est rćpandue (v Die Haupturkunden fur dicGeschichte der Athoskloster hg. v Ph Meyer, Leipzig, 1894, p. 224), 13 ircó xouP£vxaię « d’autres assemblćes », XVII® sićcle, amsi
que le verbe xouPevxtaę<o « parler, tenir un discours ». L’ćvolution du sens d*« assemblće * a celui de f mot, conversation * sVst produite petitu petit, dans des circonstances propres, peut-ćtresous Pmfluence du mot grec ófjuXta. G. Ivanescu, « Studn §i cercetan lingvistice », VIII, 1957, p. 509 — 513 propose de tenir compte des analogies avec ó(juX(a « assemblće, conversation, mot* avec le bulgare et le serbo-croate zbór « assemblće, conversation *.
121 N. Jokl, i Revue Internationale des ćtudes balkaniques », III, 1936, p. 44—56.
122 CGL III, 461 et 472 ąuadra « morceau de pain * = ppófjioę,, Pprbpoę; V, 652, 49 ąuarta pars pams dicitur ąuadra; III, 218, 45 frange ąuadras — xXaaov :Jko^ou<; ; II, 165 ąuadra = xÓ7roę, xó^oę «lieu, partie*.
123 CGL III, 183, 46 codra = vo(ióę « place publique, region*.