7 PREOCCUPATIONS CULTURELLES CHEZ N. ROSETTl-ROSNOYANU 237
la sśance du 3 fśvrier 1821, a la proposition de Jomard, la « Sociśtś » vote, «au milieu des acclamations et d’applaudissements prolongśs, des remerciements au prince de Rosnovanu» pour ayoir imprimś a ses frałs «des tableaux ślśmentaires en grec moderne, destinśs a 1’usage des ścoles de Moldayie et des ścoles grecąues en gśnćral»28.
L’irruption en Moldayie des hśtairistes eut pour effet la fermeture des deux śeoles fondśes par Rosnoyanu, ce qui ne signifiait pas pour autant la fin de la fśconde actiyitś dśployśe par celui-ci : il eut, en effet, 1’occasion de prendre part directement & l’instauration de 1’enseigne-ment mutuel en Russie. Les tableaux pśdagogiąues employes a l’ścole de Rosnoyanu furent tellement prisśs par le Ministóre russe des Cultes et de 1’Instruction Publiąue que celui-ci les adopta a son tour et que les tableaux originaux furent offerts en novembre 1821 a 1’ścole lancastś-rienne d’Odessa29; au bout de quelques annśes, apprenant que des tableaux pedagogiques en roumain avaient etś ślaborćs a Saint-Pśtersbourg, Rosnoyanu priait le comte Vorontzov de lui en procurer un exemplaire, en lui faisant part de son espoir de pouvoir un jour se dśdier a nouveau a la diffusion de l’enseignement dans son pays 30.
Les liens du studieux boyard moldave avec la culture franęaise ne se sont toutefois pas bornśs aux problemes de l’enseignement.
Les annśes 1818—1821 ont marquś un rapide accroissement de la bibliothdque de Stinca. De la « belle France », qu’il considere comme « un modele de civilisation et d’urbanisme »31, Rosnoyanu commande et reęoit — notamment de chez les freres de Bure, fournisseurs du roi et de la bibliothóque royale — de nombreux ouvrages, appartenant aux domai-nes les plus variśs. Parfois, pourtant, on le voit refuser des offres, par exemple dans le cas de l’ouvrąge de Carra, qu’il qualifie de pamphlet dśpouryu de valeur historique, ou eneore dans celui de VHistoire de VEmpire ottoman de Dśmśtre Cantemir, qu’il juge dśpassśe 32.
Les nombreux ouvrages de philosophie, tant ancienne que moderne, qui faisaient partie de la biblioth6que de Stinca sont significatifs pour la culture du grand trśsorier. Tous les grands penseurs du « siacie des lumi^res» — Voltaire, Rousseau, Helyetius, Fontenelle, Montesquieu, Condillac, Diderot, d’Alembert, Malby, Puffendorf et bien d’autres — y figuraient en des śditions yolumineuses.
Non moins bien reprśsentes śtaient les ouvrages de droit, de politi-que et d’administration. La biblioth6que de Stinca renfermait les consti-tutions de l’Angleterre, des Etats-Unis d’Amśrique — qui ne comptaient
2* Ibidem, CCLX/8, 9.
2» Ibidem, CCLI1I/90, 95, 109.
20 Ibidem, CCLIII/80.
31 Ibidem, CCLX/16.
32 Ibidem, CCLXXXVII/7.