122 - LA CATHĆDRALE
UN GRAND EV£QUE :
Eveque de Quimper et de Leon.
Centcnairc de so mort (1" Fćvrier 1855).
Joscph-Mnrio Grnvcrnn »nquil fl Crozon, lo to Mara dc 1'aiuuSe sinis-lic 1703.
Son p«Vo, lionuna do foi ot dc eon rago, trouva dnns ses fonctions do Jugo dc*l,afx, lc moyen do $auver la \io dc beaiiropp do prólrcs persó-rutiJs pour Icur lldtiHW ii 1’Kgliso, on favorisanl leur fuile ou en los rnclinnt dnns la demoure de sos parenta cl do sos amis. Quand on lui di.saii qu'il so eomproniollait lul-inAme en sativanl los aulrcs, il rópon-dail : « Fais co que dois, et advicnnc quo pourro *.
Sn mdrc. Anne-Fronęoise l-e Breton, óIhIL hien dlgne dą son marł par son esprit dc chnritri et de dćvouement i la Roligion. Formće ii la vraic pititć, clle «5luil guidće par un atnour du devoir enracłuó dana sn familie.
A cellc ćpoque, cii clTol. son oncto matcrnol, Alain Dumoulin — morl on 1811 vicaire gćnórai cl curó do In Catliódrale de Onimper — ćmigrait on Allcmagne, pour nc pas trahii* son devoir. Un autre prfitre, parent do son marł, M. Gravcian, recteur dc Roscaiwel, puls aumónier dc 1’Hdpilnl Marilimo dc Brcst, ćlalt dćportć sur les ponlons de Rocheforl, ou il mou-mi virtimo de son ailachemenl ń sn foi.
Si noiis a\ons insistd sur les Irails snillnnls dc ce3 chrdtiens hóroT-ipio*, c.'ost parce qu’lls marqufercnl profondćment le jeune Joseph Grn-veran do leur pidtó profonde, de Icur charitd et de leur atnour de 1'Egliso. Jnmais Yorntion sncerdotalc nc ffil micux enlourdc que la sienne.
l.orsqu'il dtalt ii 1’dcole fi Crozon, fi 1’Agc dc neuf cl <lix ans, son ins-Iłluleur vinl un jour diro h ses pnrents qu’il n’avait plus rien a lui npprendrc ct qu'H dlait urgent de lui donner un niailre plus instnill.
II commenęa 5 ćtudier te latin au presbytóro de Crozon, sous la direction de M. Doncin, cnrd. Son condisciplc, qui devait devenlr Curć-Doyen de ChAleAuneuf, niinnil il rnronter que Joseph Graveran lisnit une foiś on deux la loęon indiquJc. et arconrnll vers son mattre en disant: Je sals mn leęon. F,t il !n rdcitait. sana faule, devanl ses camarndes dmer-Ycillós. Ses parents le conflfcrent ii M. 1‘ahbó Dumoulin, onele de Mmo Grnvcrnn, et le pfcrc, qui dcvnil mourir peu aprós, amena son Rls nu eol-lf*gc de Oiiimpcr. •
M. TróYĆdy, ancien Prdsidcnl du Trihunnl Civil de Ouimper, rnconte dlnic faęon chnrmnnlo leur arrivćc fi (Jnimpcr : lis dtaient parvenus ii rot ondroit de In roufe qnl, prćcćdant le villngc de la Terrc-Noirc, trn-ver.se lo haut d'uno petite colline, nommćc aulrefois « Montagne du Salut ►. De lii s'offrait fi leurs regards la Ville Eplscopale.
I.e pfcrc arróln sa Yoiturc, tira dóvotcmenl son chapcau el dit ti son flis de snlucr Saint Corontin. A cetlo ćpoquc, les lours, Intcrrompues depuis le xv* siacie, ćlnient couvcrtes d'unc calotto de plomb, un pou nu-dessus do la naissance des ll&ches. I/enfnnt fut ćmerveill<5 du grand
nspecl de 1'ćgiisc, !n plus belle qu*ll ertt jamais vue ; mais lout cn i'admirant : «Iłourquol, dit-il A son pfcrc, ces bellos tours n‘onl-cllcs pas dc flAches ? — Quand lu soras óv6que, rdpnrtit cn riant lo pdrc, tu les
kllirns. »
I.e pftre dc Mgr Gravcran avait prophćtisó : molns dc ąuarante ans aprfes, son Ols (Stall Evfique dc Quimper et, quinzc ans plus tard, il com-incnęait, nu moyen du Sou dc St-Corcntin. et sous 1'habilc direction do lYmincnt nrchitccte, M. Bigot, les flfcches qui couronnent les tours.
J. T. (A tuitre.)
Voilft un litre qui no pcut gudre sc piqucr d'originalild I En ce dćbul d'iiuloinnc, qui nc songe, plus ou moins mćlancoliqucment, a celto rdalitó loutc proclio et hóriasde dc ses mille problfemcs ?
Ecolc... Trousseou... Trnvail... Grisnille... Voilk les mola qul courent dana loules les tfites cl nrrachenl soupirs, ou larmes, suivant los Ages.
Quellc irigrntlludo J Et qucllc mauvnise mnniAre d‘enlamer uno nou-velle saison I
Charon sait qu’unc sortic supposo une entrće, ct un retour <5voquo un dćpnrt. Au licu donc d’<5pilogucr ct de noua lamenlor sur le retour, pen-anns nu l)ienlioureux ddpart, A celto zonę dorde cl cnchantorcsse des vnrnnces qui doił illuminer nolrc annćo.
Oli I je snis hien quc lout lo mondo n’a pas cxplord rAmćriquo ni diVouvcrl les splendeure de 1'Ilalic ou de In GrAce I Mnis, sans parler do ces privilógiós (nu prix do qucls sacrifices pcut-fitre duranl louto 1'nnnóe !) n*avons-nous pas, cn quinze jours, huit Jours mfimc, rćalisó un dc nos cliers dósirs, cxcursionnd dnns tel ou tol coin ddlicicusoment pll-loresquc, ou. si no3 goftts diiTdrcnt, pratiqud tous les sports nautiques ou montagnnrds ?
Moins cncoro, peut-ólre ?
Qui ne peut, en lout un dtd, so rappelcr avcc ddliccs uno mngnifiquo journdc. un cnsoleillcmonl, nu propre commc au flguró, uno harmonio r.-imilinlc ou nmiralo, prdcieuse' par sn raretd mómc ?
Finies les vncances I Terminós los jours dq dćtcnie l Au lravall sdrioux. mninlcnnnt! Et ce mot $drioux esl terrlblcment synonymo do ddsngrdablo... ,
Mais non, pas du lout.
Si les ynrances. matćriellemcnl, ne durent que quinzc jours ou un mois, lour influenco doił s'ólcndre, pdnćtrcr toulo 1'nnnćo.
« Vncnnccs >, cc tenips vlde pour loules les rćceptions, doił ólrc rcm-pli. combld de richesses qul dćbordcronl ct fdcondoront les mois A vcnir... jusqu'iiUY prochaines !
El puisquc le temps lui-mdme semhlc vouloir nous ddmenlir, no pnrlons plus dc grisnille, mais dc jole ot d'espdranco. car co sont In jolo. 1’espdmncc... et 1‘nmour qui Iransformcnt le mondo.
A. Durand.
V