150 LA CATHtDRALE
UN GRAND EV£QUE :
Evćque de Quimper et de Lćon.
Centcnoirc dc sa mort (1" Fćvrier 1855).
Les fnctieuN. un pcu bridds, sous lo róg no de Charles X, 8’ólalent .tinsi vengós do 1’óchcc subl lors do la Misslon de 1920 en luisanl dispn-rutire In croix drlgóe sur la place Saint-Louis, au cours dc la cćrćmonio Iriomphalc de clólurc.
Mis cn hardiosso par los <5vćncments dc Paris, fonctionnaircs el sous-llfres, Mnire et Sous-Prdfct, suscitórcnt k Mgr Graveran des Iracasse-rios — byzanlines parfois, — marąudcs par un anticlćricalisme cnmou* llant mai che* pluslcurs, leur hostililó contro la roligion. On voit le Gćnćral Commandant le Finistóre et lo Colonel Commandanl les troupes dc Brcsl 8*indignor en termos pen diplomatiques, pour no pas diro aussi impolis qu’injusles, duns dos lettres remplies d'accusationa ot do meno-res, parce quo lo Vicaire, cOlćbrant la Messe Mllilaire, n’n pas chantć lui-mćrno le Domine Saltum, en rhonneur de Louis-Philippe cl qu’il a omis 1'Oraison pour le Roi.
I/O Curć-Archlprótrc, toujours inaltrc do lui, connalssanl admirable-ment ses droits, maniant la rópliquc avcc autant d arł que dc juslessc, n’a aucunc peine k sc justifter ot k eonvainero ses intcrlocutcurs d'in-justice, sans so dćpnrtir pour cela d'uno sagę modćration. II rćpondra que cc n’cst jamais le Cólćbrant qui entonne lui-mflmo lc < Domine Sal-vum * el que 1'Oraison spćciał© pour lo Roi n'a jamais ćtó dito sous Charles X.
A un Sous-Prófct qui objecte quo lc Clergó a manquć lii 4, un dc ses devoir$ commo salarió do 1’Etat, il rćpliquo, qu'k part le Curó, lo clorgć dc Brcst n’est rótribuć ni par 1’Etat, ni par la Vi!Ic et terminc flnement: « Si donc la prióro est la cons<kpjence du snlaire rcęu, mes vicaires sonl bors de causo ; cherchcz ailleurs les salariós prlants *.
A restime so joignil vite une certaine crainte. On jugea qu‘ił ćtait rhommc du devoir, trós fort parce qu*il no craignait rien. « Alle* donc, rdpćlaient aux implos los bons chrólicns et honnótes gens do la Ville, allcz vous attaquer k M. le Curć. U n'a pas pour do vous. II salt ddjouer vos manccuvros. II no fait pas beau a*on prendro k lul l *
Depuis cette ćpoque. lout au molns pendant qualro, ans, Mgr Gravc-ran jonit d‘un peu de repos. Aucune lulle no marqua celto pdrlodo dc sa vie. II proflta dc cc temps pour dóvelopper les ceuvres paroissiales et surtont rinslructlon religieuse. Dans co Brest, 6i brillant grkre k son port el k son arsenał, qui fixait en son encinte les corps les plus savants dc nolre arrnde. rćgnail une ddsolante ignorance religieuse. On ne sovnit plus lo catćchismc. J.es móres avaient presquc ccssd de 1'apprendre h leurs enfanls, et les cnfants devcnus hommos vivaienl d'unc vie maló-riellc sons penser k Diou et k leur ćtcrnitć.
Mgr Gravoran so mit rćsolument A l’couvre. Les confćrences qu’il fil lul-inótne, soil A l'ćgliso de Saint-Louis, soit dans la Chapellc du llcfuge, commcncisrent un bien qui ne s'arrótera plus. Son langagc ćl<5-gant et prócis, sa logiquc, la sftrctó do sa doctiino, la varićtć surpro-nanle do sos connaissauocs et sa bontó uttiróront aulour do, lui un audi-loire nombroux el atlcnlif ; la lumiAre so fil el, jour par jour, s'accrfil lo nombrc de coux qui rcvenaicnt a Diou.
Co mouvcment ne s'arrćta plus. On vil bientOt les óglisos de Bresi so remplir ; des hommcs do tout Age et de tout rang revinrenl a la prn-tique des Sncrcmcnts cl quand mourOt Mgr Graveran, il eOt la consola-• Ilon de voir combicn splcndide śtait la moisson dont il avall paliemmenl dćposó dans cetlc lorrc les premiera germcs.
Une dlile se forma sous sa direction, ćlite qui a marquó les gćnóra-tions suivantos ot se rcnouve!le sans cesso, si bien que Mgr Duparc pou-vait dćclaror quc nulle part on son diocfesc il n'avall renconlró des chrdlieńs plus d<5voućs, plus ćclairćs ot plus couragoux.
Cc rćsullat esl l'oeuvre do Mgr Graveran. (A suiwe.) J. T.
Cesi avco une vive doulour quc nous avons appris la mort d‘unc des moilleures paroissionnes de Saint-Corcntin : Milo DćmćzeL
SoufTrnnto depuis longtomps, son ćtat do santć s’est subilomont uggravó par suitę d’un ccdAme pulmonaire. Aussitól ellc fil venir lo prfi-tro et rcęut, on pleine connaissance. rExlrćme-Onction el le Viatiquo avee une piótó admirablc. Elle s'ćteignit douccment lc mercredi malin 9 Novcmbre, et fut inhumće, A Angers, dans un cavoau de familie.
Aprós avoir achovó sa carriAre dans 1’Enseignemcnt, Mile Dćmćzet a consnrrć son temps A la priAre ot aux teuvres paroissialcs.
Sa journće commcnęail par une mes3e malinale qu*olle avait coulumc <lc rćpondre. Elle s’en allait ensuite, ruo Salonique, donncr des cours dc Mathćmatiques el de Droil Civique. Lo jeudi, elle passait la matinće A enseigner lc catćchisme au Patronage de la Saintc-Famillc et, 1'aprAs-midi, A s’occuper dc lravaux manuels.
L‘couvro qui avait sa prćdilection ćtait la BibliothAquo Paroissiale. Elle en connaissait tous les livres et savait conseiller les lcctures. Tou-jours cxacto aux heures dc distribution, elle y recevait scs « citcnls » avcc son bon sourirc si accueillant.
Chez ello, ellc trouvail aussi le moyen do rendre scrvice. Les onfanLs du voisinage aimaient venir la voir pour lui dcmander dos cxplicatlon3 s»ir un devoir, pout-ólre aussi dans Tintention d*obtcnir quclquos bon-ł»ons, car ellc nc les ronvoyait jamais sans < rćcompensc >.
Lo soir, aprós son repa3. elle assistait rćguliAroment aux belles cćr<5-monles dc la Calhćdrale. Et sa journće s’achevait dans une leoture mćdi-lAe : scs prćfćronces allaicnl A l’Evanglle et A la Bibie.
AprAs une vie si bien remplie, nous avons conflanco que Diou lui nura fait bon accueil. Tonlefois, il nous restc un devoir onvcrs ollo : colui dc pricr avec toute notre fervour pour le repos de son Amc.
Mmo Laot.