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126 R.A.C.F. 24, 1, 1985.

13 - PALEOENVIRONNEMENT. — Les applications des Sciences de la naturę (gćologie, botanique, zoologie...) a la reconstitution des paysages humanisćs en sont encore en France k leurs balbutiements, du moins en ce qui concerne les periodes historiques (cf. notre chronique precedente, notice n° 6). On se rćjouira donc que C. gou-dineau y consacre une partie de son enseignement a la chaire qu’il occupe depuis cette annee au College de France.

Plus modestement, il est bon de signaler les quelque encore trop rares contributions en la matiere qui apparais-sent dans les rćgions qui nous occupent. Ainsi 1’ćtude comparative entre deux mćthodes que B. valadas (1983) consacre au Limousin. A la tourbiere de Langćroux (en Montagne), la periode gallo-romaine voit la baisse du boi-sement, et notamment du chene, symćtrique k la croissance des chenopodiaces et graminćes, mais hetre et bouleau se developpent simultanement, avec la callune par ex. : c’est donc alors un paysage de landes, dćboise, qui se fait jour. Peut-on lier cette observation k un dćveloppement de l’ćlevage ? Les mises en culture sont surtout mćdieva-les. Ouant a la comparaison avec la methode du « rapport isotopique 180/,60 de la matiere organique des tour-bes », on eut aime plus d’explication pour le non-physicien, incapable de juger de la mćthode et donc de sa validite dans la courte prćsentation qui en est faite. On retiendra toutetois (p. 57) l’observation d’une dćgradation clima-tique a la charnićre de l’Antiquite tardive, phćnomene semble-t-il dejd observć ailleurs, et pour lequel on souhai-terait recueillir plus d’ćlements.

Bień que celle-ci sorte du cadre chronologique de notre chronique, il me parait bon de signaler encore k cette occasion une contribution interessante, a la problematique semble-t-il bien posee, concernant la reconstitution de renvironnement vćgćtal, par la palynologie, de la motte medievale de Bourzac en Dordogne (DiOTct fayolle-lus-

SAC 1983).

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14 - VILLES ET VILLAE. — C’est cette question — extremement fĆconde — des relations du monde urbain avec le monde rural aue reprend p. leveau dans un recent article des Annales (1983) : la question avait dćja ćte assez largement aboraće au cours de la Table Ronde qu’il avait — avec p a fevrier — rćunie a Aix-en-Provence en 1980 (Villes et campagnes 1982). A la traditionnelle confrontation : culture urbaine, culture rurale, concernant la Gaule romaine (surtout mćridionale il est vrai), leveau rćpond par la complćmentaritć, appuyće sur une vision claire et bien documentee. Cetait simple, mais encore fallait-il y penser, et les pesanteurs de la tradition en la matiere ne sont pas toutes depoussićrees.

Son travail sur le terrain, dans la rćgion de Cherchell (leveau 1980) a donnć k 1'auteur de solides bases pour rćexa-miner au fond ces rapports, ces notions de territoires, y compris sur la Gaule. II y a la un espoir que sortent enfin de Tinstitution universitaire quelques eclairages nouveaux dans notre domaine de 1’archćologie rurale gallo-romaine. II y a la une voie de travail extremement prometteuse, ou l’on souhaite que puissent etre engagćs de nou-veaux ćtudiants et chercheurs. Bien sur, le propos de leveau concerne surtout le monde mćditerranćen, et ses refćrences exterieures — pour la Gaule septentrionale — restent quelque peu « universitaires » : la faute en est — plus qu’a 1’auteur — a l’extreme dispersion de la bibliographie archćologique, pas toujours trćs fiable. Ainsi, l’existence de reelles activitćs rurales dans certains vici reste a mon avis encore trds hypothćtique en Gaule du Nord, ou leur role artisanal, commercial, cultuel est en revanche solidement prouve. L’archeologue sera aussi quel-que peu rćticent k admettre une aussi nette distinction entre la villa romaine en dur et 1’habitat indigene en mate-riaux lćgers, quand on sait le role de la terre et du bois rćcemment mis en lumićre, y compris dans les constructions d’un certain luxe (cf. par ex. : Archit. de terre... 1983, ou agache etbreart 1984). Mais on retiendra les points de vue pertinents dćveloppes par leveau sur la carence des fouilles rurales, la prudence dont il fait preuve envers les centuriations et surtout leur role rćel dans la construction du paysage rural, ou envers la notion de villa exclava-giste, 1’introduction fćconde des notions d’archćologie spaciale, de territoire. Les nuances sont ici 1’essentiel pour ćviter la caricature : villes et campagnes, romanisation et urbanisation, entretiennent des rapports extremement complexes et changeants, de l’epoque augustćenne a l’Antiquitć tardive, qui ouvrent de larges perspectives de tra-vail.

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15 - OCCUPATION « TARDIVE ». — Sous ce terme un peu ambigu se cache celui du passage de 1’habitat gallo-romain a celui mćdieval. lei les idćes reęues ont droit de cite, et rares sont les recherches recentes qui appor-tent une contribution substantielle au debat, qui permettent de progresser.

On saluera donc pour notre region les revisions chronologiaues qu’amćne la prćparation du Corpus des Mosai-ąues de la Gaule, notamment pour les citćs des Turons et des fcarnutes ; c’est ainsi que M. blanchard lemee (1982) a ćte amenće k rćexaminer les sites des grandes villae de « Mienne » a Marbouć (Eure-et-Loir) et de « Chatigny » a Fondettes (Indre-et-Loire), ainsi que celle de Saint-Rćmy-la-Varenne (Maine-et-Loire), qui ont fourni des pave-ments mosaiqućs : ceux-ci paraissent bien pouvoir etre reportćs au Vc siacie, voire au VI siacie ap. J.-C., et attes-tent donc non seulement 1’occupation de ces villae jusqu‘a la pćriode mćrovingienne, mais encore leur prospćrite d’alors, dans la mesure ou de tels dćcors architecturaux peuvent etre alors etablis.

Dans le meme sens vont des observations faites au cours de fouilles rćcentes, pour 1’essentiel encore inćdites : a la villa de Paulnay (Indre) fouillee en 1980-1981 par G. COULON (cf. coulon et Girault 1980:47 et Fig.), ou des travaux importants sont encore rćalisćs au VIe siecle ; k Preuilly (Cher), ou les bains d’une villa rćcemment reconnue par M. la ferte, et encore inćdite, sous le village et 1’eglise, comportent des rćfections au Haut Moyen-Age ; k Preuilly encore, ou a la villa de « Saint-Martin-le-Noir », repćree en photographie aćrienne par J. holmgren, se superpose une chapelle mćdievale entourće d’une necropole mćrovingienne... On notera d’ailleurs 1’abondance de villae bitu-riges qui ont rćvelć des traces d’une occupation du Haut Moyen-Age : tessons mćrovingiens en surface sur de nom-breux sites, notamment autour de Bourges (cf. holmgren et leday 1980 ; 1981 ; holmgren 1982), ou encore dćcouver-tes k 1’occasion de fouilles, aux villae de Bourges « Lazenay » (FERDrERE 1975; bernon 1981) ou Bourges « Noir-a-Beurat » (Archeol. MediĆV. 1981 : 260 ; C.A.H.B., 67, 1981 : 6-7).



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