196 R.A.C.F. 32, 1993.
premieres fiches cTune enquete sur la Narbonnaise
(Formes... 1993):
— la premiere concerne encore la Gaule Belgique, ou Pauteur (DEMAREZ 1987) a plus particulierement recherche les baliments k “fonction economique” dans les plans des villae; Pentreprise est meritoire, quand on sait la difficulte qu’il y a a distinguer sur plan la fonction de ces multiples batiments des “ communs ”, de la pars rustica ; il traite successive-ment des aires de battage, des “ sechoirs ”, des gre-niers, des etables, des fosses a fumier, des brasseries, des installations de metallurgie et de verrerie, et conclut sur une typologie des villae;
— la seconde contribution est plus classique: il s’agit d’un article tirć d’un memoire de Maitrise (POINS1GNON 1987), sur Pimplantation et la typologie des villae d’Alsace-Lorraine. L’inventaire comprend cinquante-six numeros, inegalement repartis sur le territoire etudie (six departements);
- la troisieme mention est geographiquement plus proche de nos regions, puisqu’il s’agit du sud du Haut-Poitou (moitie sud du departement de la Vienne, pour 1’essentiel a Test de Poitiers) (RICHARD 1989), et concerne surtout des decouvertes recentes de prospection aerienne; une quarantaine de plans sont presentes et une typologie est esquissee;
- le quatrieme ouvrage enfin est le catalogue d’une exposition tenu a Maastricht en 1988 (Villa... 1988), et concerne un aperęu sur les villae de la region Rhin-Meuse.
75. De la grange. - Le probleme de Pidentification des structures de stockage de cereales en milieu rural a Pepoque gallo-romaine reste en grandę partie en suspens.
Jłai attire Pattention en 1980 sur un type de construction qui pouvait selon toute apparence etre identifie comme une grange : batiment de plan carre, comportant une grandę salle precedee d’un porche, lui-meme flanque de deux appentis : ce type de batiment se rencontre, associe a des exploitations agrico-les, sur toute la Gaule Lyonnaise, de la Suisse a PAr-morique, et deborde sur le sud de la Gaule Belgique et le nord de PAquitaine (Berry, notamment) (FERDIERE 1985; VOir aussi 1988, II: 72-73).
Cette idee avait ete reprise depuis, sans me citer, par plusieurs auteurs (DELETANG 1981 :48; 1982 : 80-81; david et GOGUEY 1982: 156); cela vient recemment d’etre de nouveau le cas (jalmain 1990). Sans etre a cheval sur le principe de la “prise de datę”, on peut estimer qu’il serait normal de “rendre a Cesar... ”.
76. Habitudes culinaires et alimentaires. — Le sujet n’est pas strictement rural. Mais les produits alimentaires proviennent pour la plus grandę part de Pagri-culture, de Pelevage, en tout cas du monde non urbain, a Pexception de quelques produits importes transitant par les villes.
Je souhaite evoquer deux points concernant les changements d’habitudes culinaires entre le Haut et le Bas-Empire, et touchant a la ceramologie (sur la cuisine romaine, voir recemment: BLANC et NERCES-SIAN 1992).
— Le premier point concerne un constat fait de longue datę: celui du retour, au Bas-Empire, a une tradition technique ceramique mettant en oeuvre beaucoup plus systematiquement qu’au Haut-Empire la cuisson en atmosphere reductrice (cerami-ques grises, noires) que celle en atmosphćre oxy-dante (ceramiques claires, ocres, rouges...) (hatt 1949:118). II me semble aujourd’hui assez clair qu’au moins pour nos regions de Gaule interieure ou centrale, il s’agit plus d’un changement de repertoire morphologique que d’une revolution dans les techni-ques de cuisson. En quelque sorte, Pabandon de cer-taines formes, auparavant systematiquement fabri-quees en cuisson oxydante (vases a liquides: cru-ches, amphorettes, notamment), et, parallelement, la production plus massive de formes qui - meme auparavant, au Haut-Empire - etaient couramment produites en cuisson reductrice, consliluent la princi-pale cause de cette modification observee; les potiers ne changeraient donc pas a proprement parler de tradition technique, mais repondraient a une demande difterente, privilegiant certains types habituellement en ceramique “foncee”, au detriment des produc-tions “claires”.
Bień entendu, ceci demande a etre module en fonction des regions, des aires culturelles, et necessi-terait surtout des comptages comparatifs systemati-ques d’ensemble a ensemble (dans une meme region, entre le Haut et le Bas-Empire), et entre regions (pour une meme periode): quelles sont notamment, du debut a la fin de Pepoque gallo-romaine, les formes qui sont presque toujours produites en cerami-que grise ou noire, celles qui le sont en ceramique claire? Et comment evoluent ces repertoires et les rapports quantitatifs entre ces types?
Ceci ne peut avoir qu’une signification pour Pes-sentiel liee a des changements plus ou moins pro-fonds dans les habitudes culinaires et alimentaires (repertoires de formes de cuisson, de table, a liquide, de transport et de reserve). Cest en tout cas une piste de recherche — sur la fonction de la vaisselle — qui