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Nous ne sommes pas dćpounu de tćmoignages autorisćs qui sont de naturę a nous inspirer confiance dans nos principes; ce n’esl pas le moment de nous en prćvaloir.
Quant k l’objection relative h 1’insuffisante prśpa-ration du temps prśsent pour 1’admission des principes que nous avons proposć de substituer a ceux du projet du gouvernement russe, nous laisserons la parole b 1’habile publiciste qui a bien voulu la rófuter dans les termes suivants :
<r Pourąuoi dono toujours renvoyer a Tavenir ce qu’il serait si utile de rćaliser dans le prćsent? M. Lucas ne rćve pas, comme 1’abbe de Saint-Pierre, la paix nnirerselle. Ses principes, comme il le dit lui-m£me, se rśsument dans ces deux idees : celle de Tarbitrage international pour pr6venir la guerre, et, quand ellc n’a pu £tre prśvenue, celle du droit de legitime dć-fense pour la rćgler; car il demande avant tout qu’on ne rcconnaisse de licite que la guerre dćfensive et qu’on sache condamner et flćtrir, comme illicite, la guerre d’annexion et de conqu£te. »
Le Memoriał diplomatigue ne parait pas croire a ’inopportunite de ces principes pour le temps present, lorsqu’il dit : « Qu’on songe que le plus souvent le molif officiel d’une dóclaration de guerre n’est qu’un prćtexte : que sous 1’apparence d interets raoraux ou matśriels leses se cachent frequemment la convoitise et la soif de domination. Or, supposous qu’un codę intemational prohibe les conqu£tes territoriales, les annexions contrę le grć des populations, n’aurait-on pas rendu ainsi plus rares lesguerres? I/app&t etant diminuó ou amoindri, les plus ambitieux n’y regarde-raient-ils pas i deux fois avant de s’engager dans raventure d’une guerre? Si on dit que,denos jours, un pareil accord intemational n’est pas possible, alors nous repondrons que l’ceuvre du Congrćs de Bruxelles est condamnće d*avance. »
Nous terrainerons par une derni&re considćra-tion.
II est un contraste qui nous a frappó dans 1’his-toire rścente de 1’Angleterre et que nous avons omis de signaler. Nous croyons devoir ici reparer cette omission.
I/Angleterre, en raison de l’extension de son indus-trie, de son commerce et du progres de sa civilisa-tion, doit eprouvcr le besoin matśriel et morał de prevenir la guerre; elle cn a donnń rócemment deux eclatants tśmoignages par l’exćcution de la sentence arbitrale dans 1’aftaire de 1’Alabama et par le vote de la chambre des Gommunes relatif a la niotion de M. Henry Richard en faveur de 1’arbitrage pour le re-glement des conflits internationaux.
Comment expliquer que 1’Angleterre ait teuu une conduite si differente dans deux circonstances d’une dale ógalement assez rapprochee? Nous voulons parler du projet rścentdel’einpereur de Russie concernant la