qui seul pouvait expliquer ces nćcessilćs, etse bornail a Ic consacrer implicitement."
Ainsi donc des deux cótćs, en cc qui concernait la Ićgitime dćfense et la conqućte, enćvitait de se pronon-cer explicitement entre ces deux principes opposes sur la Ićgitimite de l’un et Pillegitimitó de Pautre, et ce n ćtait qu’en se plaęant sur le terrain de 1’implicite que la revendicalion integrale des droits et des devoirs de la guerre dćfensive aboutissait a la nćgation du droit de conqućte, tandis que la reconnaissance de ce droit etaitau contrairelaconsequence logique des restrictions apportees A la guerre defensive. On doit reconnaitre que dans Pordre d’idees qu’il soutenait, M. le gśneral de Voigts-Rhelz d^ploya un talent d’elocution et dedis-cussion tres-reinarquable.
Mais on voit que le beau role ćtait du cotć des Ćtats secondaires, et ilsravaient noblement et souventmeme ćloqucmment rempli, en repoussant la prćtention que le droit de la dćfensive fiU subordonnć dans son exercice h des conditions cmpruntćes a 1’organisation militaire du service universel et obligatoire. Ils rcvendiquaient le droit pour le peuple envahi d’user de toutes les forces collectises et individuelles de sa populalion pour repousser l’envahisseur et de rccourir & la levee en masse, sans avoir besoin d’imposer les exigences du militarisme au devoir sacró de dćfendre le sol et Pinde-pendance de la patrie.
La Russie apportait dans la Conference 1’esprit du projet prćsentć pour servir de point de depart a ses deliberations, esprit de conciliation et de transaction qui, ne voulant se prononcer expliciteinent ni contrę la guerre de conquete, ni pour la lćgitimitć absolue de la guerre defensi*e contrę 1’injuste envahisseur, cherchait par des concessions mitigćes et des habiletes de rćdac-tion, k obtcnir un modus vivendi entre deux principes qui se conlredisaient si formellement.
On doit s’empresser du reste de reconnaitre tout ce que dans Pcxercice de la prśsidence, 1'óminent homme d’Ćtat, M. le baron Jomini, premier dćlćguó de la Russie, qui y avait ćtó appelć par 1'unanimitć des suffrages, a inontre de dignite et de talent k maintcnir aux discus-sions toule leur libertś, et en menie temps la parfaite courtoisie dont il savait toujours lui-mćme donner rexemplc.
Ouant k 1’attitude des delegues des autres Ćtats, ceux de TEspagne ne pouvaient sans mćconnaitre les glo-rieuses traditions du palriotismc espagnol, refuser leur adhćsion k la cause de la defense nationale, que soute-naient les Śtats secondaires.
La situation de la Turquie, qui a besoin de se preoc-cuper surtout des interets de la dćfensive, conseillait ógalement 1’adhćsion de ses delćgues aux principes re-vendiqućs par les Ćtats secondaires.
Les dślćgues franęais, fideles a leurs instructions ad referendum, sans s’imposer la loi du silencc quand s’of-frait k eux 1’occasion de prćsenter de judicieuses ob-servations, apportaient naturellement toute la reserve que commandaientles douloureuxsouvenirs d’une guerre recente, afin qu’on ne put pas suspecter le langage de la critique d’5tre celui de la recrimination.
Les delćgućs de 1’Italie, qui avait exprirne, par le votc unanime de sa Cbambre elective, ses genereuses aspi-