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par la Societe des Sciences socialesde Londres pour un prix de 7,500 francs qu’elle doit dćcerner, au nom de son gśnereu* fondateur, au memoire qui aura le mieux
ćclaire cette double solution.
Parmi les principes qui devaient concourir b la ch ilisa-tion de la guerre, aucun ne nous semblaitappelś kjouer un róle plusconsiderablequecelui de 1’arbitrage International, c’6tait par consćquent le principe de 1 arbi-trage International, dont ilfallait surtoutet a\ant tout demander la consćcration a la codiftcation du droit des gens.
Tel est 1’objet de cc second memoire, qui est ainsi le dśvelopperaent coraplementaire du precedent.
II
LES IDEES SUR LA GUERRE DANS L ERE PA1ENNE ET DANS
L’ERE CHRETIENNE.
Avant de rechercber ce que doit etre la civilisation de la guerre, il convient d'indiquer et de constater ra-pidement ce qu’elle a dćj& ete.
U y a pour les diverses nations dont rhumanitć se compose, comrae pour 1’homme lui-meme, r&ge de la jeunesse qui prćcede, et l’age de la vieillesse qui suit celui de la yirilitć. L*immortalitś d’Athenes et de Romę, comme l*a dit M. Royer-Collard, n’est que dans l his-toire.
Mais quant i l’humanitć elle-meme, lorsque 1’dtude philosophique suit la ruarche desidees, en la dćgageant de celle des faits et de tous lescataclysmes qui viennent l’entraver, la bouleverser et l’obscurcir, elle retrouve toujours a travers les siecles la tracę plus ou moins
saisissablc de la loi imprescriptible de la perfectibilite humaine.
Cetle vćrite philosophique s’y revele, meme en se plaęam au point de vue auquel on semble le moins dis-P°sć k en admettre la rćvelation, nous voulons par-lerde celui de la guerre qui est la page la plus lugubre de 1’histoire de l'humanitś. Quand on sattache k lexa-men exclusif des faits, on se croit autorise a conclure que, longtemps meme apres l'av^nement du christia-nisme, rien n etait changś dans les atroces traditions de la guerre, et que 1’ere chrćtienne ne faisait que rćflś-terTere paienne. Un grand changernent pourtants etait accompli, et la morale chrćtienne ćtait venue próparer dans 1 ordre desidćes une &re nouvelle qui, avec laide du temps, devait pćnćtrer dans les faits do la guerre par 1’influence des lois sur les mceurs et des raceurs sur les lois.
Le christianisme avait introduit, en etfet, relative-ment k la morale de la guerre, des idees bien differen-tes de celles de Socrate, de Xenophon et de Polybe.
On sait par Xćnophon, son principal disciple, ce que pensait Socrate, qui faisait consister la Ićgitimitó de la guerre a faire le plus de mal possible aux vaincuset a les dćpouiller de tous leurs biens, meme de celui de laliberte en les rśduisanta resclavage(l).
Voici maintenant, comrne le dit l'un de nos savants correspondants (2), le discours, mot pour mot, que
(1} Voir ćditioo Wells de Uirecht 1797, pages 123, 139,200, 322.
(2) M. Thonissen, professeur a ITnirersite de Louvain — ite-Uingcs d’hisloire. di droit et d'economie politique, pages 65, I/Ou-Tain 1873.