et celui enfin de la rćconciliation basec sur les condi-tions eąuitables qui caractćrisent la moralite de la paix.
Je me resume:
L’opinion de la presse en Europę a ćtć fort divisee sur 1’utililó a attendre de la Confćrence de Bruxelles au moment ou a ete livrś i la publicite le projet du gouver-nement russe, qui devait senrir de point de dćpart aux deliberations de cette confćrence. Les faits semblent donner aujourd'hni completement raison h ceux qui ont vo un progres de civilisation dans la comocalion de cette Conference due a la genćreuse initiative de PEra-pereur Alexandre II, pour commencer la codification graduelle du droit des gens par la partie la plus ur-gente , celle relative i la civili$ation de la guerre. Pour inaugurer cette ^re nouvelle de Ja codification du droit des gens, la diplomatie a bien senti, — et c’est la sou honneur, que du moment ou ii s’agissait de substi-tuer la loi du juste a celle du plus fort, elle avait besoin de 1’appui de la science et de celui de 1’opinion publi-que. La Conference de Bruxelles en est un lemoignage remarquable et trop peu remarquć. C’est la premiere fois qu’on a vu dans une Conference diplovnatique l’ele-rnenl juridique appele a y sieger. La Russie y avait fait representer la science par M. Martens, professeur a 1’Academie militaire de Saint-Petersbourg; 1’Allemagne par M. le professeur Bluntschli, correspondant de Pln-stitut de France; la Belgique, par M. Faider, procureur generał a la Cour de cassation , et il ne dependait que des aulres Źtals de suivre le meme exemplc, ce qui aura probablement lieuala Conference de Saint-Petersbourg.
Quant au projet du gouvernernent russe, le prince
Gortchakoff le limit k la publicite, aux lumieres des juristes, al’examen de 1’opinion publiąue, avant meme qu'il fńt soumis k celui de la Confśrence.
Pour rćpondre a ce double appel fait a 1’opinion pu-blique et a la science, la presse a consacrć de nombreux et sćrieux articles aux actes de la Confćrence de Bruxelles.
En cc qui concerne la science, apres le concours per-sonnel des publicistes, c’esl par celui des corps savants eux-memes qu’elle reconnait 1’opportuniić dassociersa cooperation k celle de la diplomatie, pour ćlaborer la codification graduelle du droit des gens.
En publiant le memoire lu a 1’Acadćmie de Bruxelles, ou Kun de ses savants membres, M. Rolin-Jaequernyns, a signale 1’utilite a retirer, pour le progres du droit in-ternational, du precedent et de l’examen philosophique et scientiGque des actes de la Conference de Bruxelles , le Moniteur belgb constate faccueil sympathique fait k ce mćmoire par cette Acaderaie.
L’Instilul de droit international, qui se composc de quarante rnembres choisis parmi les representants les plus autorises du droit international des deux cótes de r.\tlantique et dont les deux vice-pre$idents apparlien-nent k cette Academie, nous en offre un exemple plus frappant encore, celui d’une commission spócialement chargee de l’cxamen des actes de la Confćrence de Bruxelles. Cette commission , composee de huit membres (1), dont deux etaient delegues a la Conference
(1) MM. Hluntschli (AUemagne), Mountague-Bemard (Angle-terre), Dudley-Field (Etals-Unis), Nicasio Landa (Espagne), Lucas