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de rhumanitć que professait la premiere, succeder 1'idee charitable ouphilanthropiąue qui se produit chez la seconde, pour garantir le respect de la vie et de la libertć des vaincus.
Nous ne soraraes pas epris d'un aveugle enjouement pour la philanihrophie. Daus rordre de la pćnalite ce n*est pas la philanthrophie. c*est la legitime dófense qui est notre principe londaniental, et nous avons souvent signalć une influence philanthropiquequi comproraettait dans la thóorie de reraprisonnement 1'action de la dis-cipline reformatrice (1). Mais nous ne saurions trop 1’admirer lorsqu'elle se prćsente k nous sur le champ de bataille pourysecourirlesblessćs.sans se prćocuper de la nationalitć des belligerants, parce qu’il sufflt de leur titre d‘hommes pour leur donner k ses yeux un droit ćgal a 1’assistance (2).
La philanthropie ne sest pas bornće k se consacrer au soulagement des maux de la guerre; elle aspire raemea les próveniret adebarrasser unjour rhumanitć de cet horrible flćau. Telestle but des associations qui, depuis soixante ans, se sont fondćes et rćpandues en Europę et aux Ćtats-Unis d*Araćrique, sous le titre de Societes de la Pale.
Beaucoup de ceux qui out lancó contrę ces societćs desapprściations trop sćveres etdictćes par uncertain esprit de denigreraent, se seraient montres plus reser-vćs sans doute, s’ils s’ćtaient placćs comrne nous au
(1) Du droit de legitime defense dans la penalite et dans la guerre, page 19.
(2) Yoir Les dix premieres annees de la Croix-Rouge, par M Gustave Moynier, et La Contenlion de Genete pendant la guerre franco-allemande, par le m6me point de vue comparć des idćes de la guerre dans rfere paienne et dans l’ere chrćtienne. Ils auraient vu dans 1'eustence desSocićtes de lapaix, dans cette attraction qui appelle les dmes et les coeurs k s’unir et a s’a$socier pour 1'amour de 1’homme et de 1'hurnanite, une adrai-rable manifestation de la chilisation chrćtienne et de la puissance desa morale.
Cet hommage rendn k la fondation des Socićtćs de la paix ne saurait etre suspect dans notre bouche, car nous avons evitć avec un soin ćgal de nous ranger parmi leurs apologistes et parmi leurs dćtracteurs. parce qued’un cótó nousavions une confiance trop res-treinte dans leur eflicacitć et de 1’autre trop de respect pour leurs gćnereusesintentions.
Quoiquecomptantsouventdans leurs rangs des sarants di$tingućs,ellesnousparaissaient trop dćpourvues d*un ensemble deprincipes rćsultant d’une direction etd’un esprit scientitiques. Elles s'abandonnaienl trop k un sentimentalismequin6pOuvaitaboutir& aucune solution pratique, mais nous ne sommes jamais alle aussi loin que ceux qui pensaient que depuis soixante ans on ne pouvait leur attribuer d'influence sur un mouvement progressif en faveur du dćveloppement paciflque de la chilisation; car si les rćformes sociales ne s’accom-plissent que par les principes, elles sinfiltrent par les sentiments, et il y a bien des draes tendres qui y sont accessibles, surtout de ce cótć.
Nous sommes bien ćloigne ćgaleraent de partager l opinion de ceux qui desireraientla suppression de ces socićtćs comme pouvant comprometire par leurs illu-sions le double concours de la science et de la diplo-matie. Nous nous sommes borne a demander dans leur