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le devoir d’accepter; devoir qui n’aurait pu etre mś-coiidu par ces deux nations en face d’une offre collec-tive detrois grandes puissances tellesąue TAngleterre, l'Autriche et,la Russie, fortifiće par le concours des autres Etats neutres et s’appuyant sur 1‘esprit gćnćral de 1’opinion libórale en Europę.
« Mais on vit dfes !e dóbut de la lutte, dit M. Rolin Jaequem} ns, les Etats neutres se montrer plus prśoccu-pćs d’en 6viter les les dangers pour leur propre compte que de forcer les parties, selon l’expression de Grotius, ut cequis legibuspacem accipial. »Etil fautbien le recon-naitre, ces puissances signataires ne reęurent guere Eimpulsion de 1’opinion liberale, qui devait les mettre en deraeure d*executer Tarticle 7 du traite de 1856, et l’on doit signaler la responsabilitć de 1’opinion libćrale qui parsatićdeur laissa fairela guerre de 1870, qu’elle aurait puissaminent concouru a empecher par d’ćner-giques remontrances. .Mais au lieu de faire un appel universel Ala mediationprescrite par le traite de 1856, les tribunes des Parleraents resterent muettes en Europę A cet ćgard ; la presse libćrale n imita que trop ce silenceinterrompuseulement par lesreclamatiousde quelques socićtćs de la paix qu’animaicnt les meilleures intentions, mais qui, au lieu de se placer sous 1 invo-cation de principes bien dćtinis et du texte prćcis du traitć de 1856, se laissaient trop aller au sentimen-talisme philamhropique.
N'est-ce pas A cette dćclaration de guerre, faite avec tant de prćcipitation, quepouvaients‘appliquer ces raó-morables paroles qu’avait prononcóes le comte Claren-don, lorsque pour caractóriser retticacite qu’on devait attendre de la medialion avant le recours aux armes, il disait « que ce serait une barrifcre opposće k des con-« flits qui souvent u’ćclatent que parce qu’il n*est pas « toujours possible de s’expliquer et de s’entendre. » No as sommes loin de vouloir, du reste, esagćrer 1'efOcacite qu’on doit attendre du recoursi la raediation, recommandee seulement comme condition prćalable, avant d*ea venir k la voie des arines. Cette raćdiation ne prćsente coutre les abus de la force que la garantie de la rćfle&ion, tandis que 1'arbitrage seul olTre celle de la justice, qui substiiue ses ćquitables decisions aux sanglantes et hasardeuses Solutions de la guerre. Par la raćdiation du traitć de 1856 1’idće de l’arbitrage n’a donc fail que la moitie de son chemin (1).
IX
LES ESPERANCES ET LES APPRF.HE.NSIONS POUR LA PAIX
DU MONDE.
Tout ce que nous avons dćj& ditproure que la France a beaucoup fait pour 1'arbitrage international depuis l’ćpoque ou Henri IV en conęut 1'idće jusqu’au traitć de Paris de 1856 qui offre un si notable progres vers sa complćte consćcration. Mais 1’Angleterre et les
il) La raediation vient de pćnćlrer en Asie, ainsi que le cons-late un ricent traitć Jainiłie, de commercc et de narigalion conclu cnire 1’empire allemaud et la Per?e. La conrention stipule que, dans le cas od la Perse se trourerait en conflit avec une autre puissance, le gouiernement allemand offrira, sur la deraande du shah, ses bons offices pour 1’aplanissement du dilTercnd.
Quelques publicisies considerent, il est vrai, cette clause comme ayant ete diclee par un calcul polilique plutdt que par uue inspira-tion humanitai re.
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