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On n'apas oublió le message de dścembre 1871 dans leąuel le prdsident Grant gloritiait 1'Angleierre et les Etats-Unis d’avoir sourais a larbitrage 1’affaire de 1'Alabama, et donnę ainsi un grand exeiuple h suivre par les autres nations qu’il imitait k ne plus rśsoudre par le fer et le feu leurs differends internationaux.
On se souvient du noble langage que tcnait quelques mois plus tard M. Colfax, vice-president des Etats-Unis, lorsqu’il disait: « ąuand bien menie larbitrage ne nous « adjugerait pas un seul dollar, je me l&verais devant « mes concitoyeus pourleurcrier : Acceptez cette reso-€ lution et renoncez a toute indemnite, plutót que de « reculer d'une ligne de la haule position morale ou % vous vous etes placós avec 1'Angleterre, par rapport « aux autres nations du monde. »
Repassons maintenant l'Atiaiitiqucet nous trou\ erons le meme ćlan gónereux pour rćtablissement de l'arbi-trage international chez le peuple et le gouvernement anglais.
Les meetings se multiplient. — Dans l*un d'eux 250,000 fr. ont ete Yotes pour la propagando pacifique de 1'arbitrage international. Des journaux se fondent pour s’y consacrer spścialement, et nous recevions, ii y a quelques jours, une lettre d'un honorable raembre du Parlement, M. Henry Richard, annonęant que des póti-tions couvertesd*un nombre considórablede signatures, appuyaient son projet de niotion au Parlement relatif a la proposition d’une adresse a la reine « pour qu'il « plaise k Sa Majeste de charger le secretaire des « affaires etrangeres de se mettre en rapport avec les « diffórentes puissances en vue d‘ćtablir un systóme % permanent d’arbitrage international. *
La cćlebre Association de Londrespourla diffusion des Sciences sociales, qui se consacre aux raemes tra-vaux que cette Acaddmie, a publić le prograrame du concours relatif k un prix de 7,500 fr. dont nous avons dejA parló, afin de stimuler les ćtudes des principes et des moyens propres k róaliserune codification du droit desgens.
Ce seraitune etrange erreur de croire que la rćcente motion de M. Hardy, k laąuelle le Parlement n'a pas donnć suitę, tendante k ce que 1’Angleterre se separdt hautement de 1’interpretation donnde aux trois rfegles du traitć de Washington par le tribunal de Geneve, puisse etre considćree corarae un symptórae d’un certain refroidissement de la part du gouvernement et du peuple anglais pour 1’arbitrage international. La question du principe de 1’arbitrage est compl&teraent indópendante de 1’opinion qu’on peut avoir de 1’inter-pretation de ces trois regles par la sentence du tribunal de Geneve.
Ce qu'ont voulu et ce que veulent encore le gouver-nement et le peuple anglais, c’est de concourir au progrbs humanitaire de 1’arbitrage international. Les rćsultats des deux rdcents arbitrages de 1’Alabama et de l’ile Saint-Jean. par cela meme qu‘ils n'ont pas dtd favorables aux pretentions de 1’Angleterre, viennent accroitre la grandeur de son role. S’il avait śtć donnę satisfaction, en effet, & toutes ses pretentions, l’An-gleterre, par ses sympathies en faveur de larbitrage, ne paraitrait obćir qu’& un intćret personnel. Mais lorsqu’elle persćvfcre& glorifier ce principe, alors meme qu’elle croit avoir eu k souffrir de son application, l’Angleterre prouve que 1’interet dont elle s’inspire est bien 1’intćret morał du progres humanitaire, et