a*:i\re ile teuiporisalion quc dc progres pour le droil des gens.
Yoyons maintenant si votrc projet Iraite mieiu la liberie dc i’initia(lve scientidąiie.
A Pćgard de votrefplan d'Institu», tel qu'il seproduisait dans vo!re notc confidcnliellc, je ne vous avais pas conseilł ■ dc renoncer a cetle idee, niais seufement d’en ajourner l i r^allsation.
Je vous ecrivais, en elTet, dans ma reponse du 7 mai & votrc notc confidentielle:
« Dans volre notę, il y a en causc un interet humanilaire m considćrablc qu’on ne taurail (rop se preoccuper de la formę, dans la crainle qu'elle nemporte le fond.
« Je crois donc qu’il serait prudent d ajourner cetle qucs-tion d’un Institut permanent, et de sen tenir 5 Pidec q*ii paratt se dćgager comme la plus simple cl la plus prali |iie, a laąuellc ont deja adhćrś quclques notabilitćs, cellc de constituer un comitś prorroleur conipose d’un petit noinbrc dhommes les plus autorises tani d'Amćrique quc d’Europe. chargć de preparer un piojet dc codiOcation des rćgles fon-damentalcs du droit International, lequel projet serait des-tinć a etre soumis er.suite 8l’approbalion d'nn congrirs scien-tifiquc international d hommes competents. »
Votre communication surle nouveau modę d organisation que vous donmz a rotre projet d lnstitut, loin dedissiper quelques apprćhcnsions que cette idće telle que yous la presentiez m’avait d abord fait naitre, vient aujourd'hui les conflrmer et les accroltre.
Ceries, je me suis montre aussi parlisnn que qni quc co soA de Paclion collective de la science, en mćme temps que dc son action individuel!e. Mais il fant combiner et concilier
Icur coneours, et non absorber 1'une par l oulre. Cetle orga-iiisation de 1'aclion coHcctive <Jc la science avcc la perma-nence que vous lui donnez, avcc la suprematic quc rous lut dćccrnez, avcc loutes les altributions que vous y attache*, elTraic mon vieux libćralisme. Pour conduire Pcsprit hu-rnain au progres du droil des gens, rous me semblez trop lo mettreen tutelle. Vous rirez peut-fitre de mes frayeurs, en medisant que rous n’emptkherez pas, s’il s’en rencontre, un nouvcau Grotius dc se produirc. Jc vous repondrai que c«ttu puissanteet permani-nte organisation de votre Institut pasera •ur 1'action indiriduelle de la science et gćnera son essor.
Jaurais bicn d'au:res apprćhensionsetbiend'autrcs objec-tions a czprimcr. si jentrais dans l'cxamcn des altributions.
Mais cela mentrainerail trop loin, d’autant qucje chercho le plus po«siblc dans cette l.ettic a restreindrc le nombro de mes obser\ations critiques. Je me plais mCme & dóclarcr qu'a cóte de regrettables additions qui ont aggrare a mes y«ux les crainte3 que mmspirait dćjir votrc projet pri-initif, vous lui avez fait subir deus retranchements heureus, edui du droit de veto conMrć aux divers gouvernements sur Ic choix des membres et celui d’un appel a la contribution financifere de ces gouvernemcnts pour couvrir les depenses de ('Institut. Mais on a ćlć, je crois, moins heureusement iuspir^, en transfbrmant cci Institut en bureau de consulla-tion, quilrouverait unedes ressources nćcessaircs a son bud-get dans les honoraires qu*ll rccerrail des parlies consul-lante*.
Je suis fort atlristć quc cette queslion dlnslitut permanent nait pas ćte ajournćc, puis que le but de cette organisation, au licu dc seconder Ic mouvcmcnt cn faveur de la codifica-tion du droit des gens ct dc 1‘urbitragc intornalional, vient cn contraricr ct en compromcttrc le succes.