218 8.YIKTE-ANME DAURAY
— Cest une association ou la pri&re collective a une cfficacite supdrieure & celle dc la prifere indiv.iduelle ; — elle ćtablit entre les diffćrents membres une soiidaritć si, intime que chacun bćnćficic des exemple$. et des prifcres de tous; —elle est une directive qui sugg&re aux membres de la confrćrie les oeuvres spćciales de sanctification qu’ils devront s’efforcer de pratiquer.
Hans la rćdaction des statuts l’ćv6que s’inspire des indications donnćes par le Souverain Pontife.
Celui-ci avait tracó comme programmeaux membres de la confrćrie:
— D'assister h la messe, et de tćmoigner au Saint-Sacrement une vćnćration excmplairc toutes les fois qu.’il serait portó hors de 1'ćglise, — de travailler h la conversion des pćcheurs (en leur procurant surtout la prćsence du prćtre h 1’heure de la mort), — de prendre part aux funerailles et de prier pour les dćfunts, — de sentremettre pour rćconcilier les enncmis; —de don-ner 1’hospilalitć aux pauvres et d’instruire les igno-rants des choses de la religion...
L’evćque, reprenant dans sa lettre quelques-unes de ces pratiques, leur donnę une plus grandę prćcision.
— En ce qui concerne le Sałnt-Sacrement, il prescrit de faire au moins trois communions par an pour les membres v»vants ou dćfunts de la con/rćrie (dans les octav£s de NoSI, de 1’Ascension, et de la Commćmora-tion des morts);
En ce qui concerne les pćcheurs, il engage & rćpri-mander les blasphemateurs, les calomniateurs, les mćdisants, ceux qui profanent les choses saintes ou les tournent en clćrision. Et il rappelle 1’obligation qui s’impose k tous les chefs de maison de veillersur
leurs enfants et leurs domestiques.
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Enfin aux directives donnćcs par le papę, l'ćv6que, usant de son propre pouvoir comme crćateur de la con-frćrie, ajoute|lesJprescriptions suivantes:
I. — Les membres de la comfr^rie auront une dćvotion spćciale pour sainte Annę, et ils ne passeront aucun jour sana rćcitcr quclque priere en son honneur, et autant que possible devant son image.
Ils sont invitćs en outre i imiter l'excmplede sainte Annę, qui, dans 1’emploi de scs biens temporels, attribuait une part aux pauvrcs, ne se rćservant que la troisićme part pour elle-mćmc (1).
lir — Les directeuhs de la conkr/;rie devront:
1° Tous les jours : aprćs les vćpres, chanter devant 1’imagc Sainte les litanies de sainte Annę pour la familie royale (2).
2* Tous les moi*: le I" mardi, cćlćbrcr une grand'messe pour TEglise, la familie royale et les membres de la confrćrie. — (Mćme obligation pendant l‘octave dc sainte Annę); — le der-nier mardi, cćlćbrer une grand’messe pour tous les dćfunts de la confrćrie. — Mćme obligation deux fois pendant l’octave des morts.
3* Tous les ans, faire : la veille de la fćte de sainte Annę, • une procession solennelle avec la relique, aux mćmcs inten-tions que ci-dessus.
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Pour encourager les fidóles h entrer dans une confrćrie qui a pour but de les sanctifier par une pratique plus rigoureuse des devoirs de la vie chrćtienne, elle
(1) Ce conscik de Pćvćque esL en conformitć avec une coutume ftutrefois trćs repandue en Bretagne dans les familles chrćtiennes, et qui n'a pas encorc entićrement disparu: on versait une rente annuelle & teł ou tel Saint dans telle ou telle chapelle; et il n*ćtait pas rare mćme quc dans les testoments sainte Anno fut dćsignće parmi les lćgataires.
A 1’origine du Pćlerinage, on trouye une cóutume qui existe encore de nos jours dans les chapelles de frairie. En automne « les pcuples du voisinć viennent en affluence, apportant du bić qu’ils metlent au bas de 1‘ćglise dans un licu destinć pour cet eiTet *. (P. Hugubs, 322).
(2; Cette prescription de l'ćrćque rćpondait au dćsfr dc la reine. qui a»ait demandć Piostitution de la confrćrie; et en inćme teraps elle s'inspirait de la tradition de 1‘Eglise qui ordonne de pricr pour le chef de 1'Etat.