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SAIKTK-ANNB DAURAY

En plus du musće et du thćAtre qui 1’animent k cer-' tains jours, le vieux Keranna peut-il espćrcr, dans 1’etat actuel, trouver encore quelque autre ćlćment de prospćritć?

II y a quelque vingt ans on discuta sćrieusement.uri projet de tramway entre la gare et le village. La ligne aurait dćversć sur la place aujourd'hui nćgligće les voyageurs amenćs par le chemin de fer; et la prćsence d’une gark aurait nćcessairement fait construire en cet endroit dc nouvelles maisons de commerce.

Ce projet n’a pas eu de suitę.

Mais il y en a un autre en perspective dont la rćali-sation est plus ou moins prochaine. Le chemin de fer d’intćrót local qui doit relier Locminć k Auray n’aura pas k dćvier pour rencontrer la localite de Sainte-Anne sur son passage. Si les ingćnieurs de la Compagnie óta-blissent la gare aux abords de la place Nicolazic, Keranna ne tarderait pas k retrouver sa prospćritć disparue.

En attcndant, cest ailleurs, du cótó tfe la chapelle, que se porte le mouvement.

Avant les grands travaux de restauration, il y avait peude maisons, etle village nepossćdait qu’un nombre assez rcstreint d'habitants. En aval de la Fontaine, un hAtel (1) ; en bordure de l'abreuvoir, une auberge et quelques forges; et plus loin, vers Brech, le Ch&teau-Gaillard. — Sur la route d’Auray, k 1’endroit móme od elle dćbouchait, une maison k droite et une autre ś' gauche ; plus loin, k la suitę de deux maisons en chaume, 1'auberge de Kerdrelio, au Soleil ltvant. —• Le long de l'avenue des Ormeaux quelques maisons

(!) L'h6tel situe sur la route de Brech, et qui avait repris A son compte rcnseigne dc YllóUlda France a iii rasA depuis pour agran-dir 1'enccinte de la Fontaine. — Les deux maisons qui se trou-vaient A 1'entrAe de la route d'Auray, Ataienl postArieures elles-inAmes, A 1850 (Voir le cadattre).

^parses (1). Dans la direction de Vannes, k 1’endroit oii la grand’routese dćtachait de la voie romaine, 1'auberge du Chev*l blanc.

Mais k partir de cette ćpoque, lorsąue la population eutaugmentć, et que les foules vinrentplusnombreuses h Sainte-Anne pendant cette merveillcuse efflorescence de p&lerinages qui suivit la guerre de 1870, le village dut sagrandir. Et c’est le long des nouvelles routes, comme il ćtait & prevoir, que l’on se mit & cons-truire.

Maintenant la rue de la Fontaine se continue, face au champ de 1'Epine, jusqu’au ruisseau et au-del&. Vers Auray, la route est une vćritable rue sur une longueur de trois ou quatre cents mfctres ; et de lń jusqu’ó la gare, d’autrcs maisons se suivent k des inter-valles plus ou moins rapprochćs. Du cótć de Vannes, si 1’ancien villagc en dćpit de quelques constructions nouvelles, gardę toujours son aspect dćlabrć, k partir du Boterf une rue s’est formće qui se prolonge jusqu'au Cheval Blanc. Sur la route de Pluvigner, au sommtet de la butte qui confine k 1’enclos du couvent, une nouvelle agglomeration tend aussi 6 se former.

Tel est Taspect du village de Sainte-Anne en 1924(2).

Dans ce village renouvelć le pfelerin de 1824 aurait peine k se reconnaltre. Tout autour s’ćtendent toujours les mćmes landes arides qui Tencadraient alors; mais qu’est devenu ce bosquet de grands arbres dont les carmes avaient abrite leur maison (3) ; que sont deve-

(1)    Ces maisons ćtaient construites dans la partie de l'avenue la plus rapprochźe du villagc commeręant (Cf. le eedeilre), Aucune d*elle n’źtait encore bfitie en face de la chapelle.

(2)    Un de ses Yisiteurs d’autrcfois le disait« aussi mćdiocrc par 1’ćtendue qu’auguste par le souvenir ». Sł les souvenirs qu'il rap-pelle le rendent toujours aussi augustę, son źtcnduc n'est plus mźdiocre.

(3)    Un voyageur de 1845 ćcrivait: « Aux environs de la rillc d'Auray, au milieu du bois se cache la chapelle de Notre-Dame d'Auray » (Yogtge piltoretque en Rretegne, grtnd in-folio, Pirrnln Didol). Le souvenir que le voyageur a gardź, c*est donc que dans cette agglomźration il a vu beaucoup d'arbres.

SAINTR-ANNK D’aURAY, T. II    18