GRAN BY
Sous le traditionnel tafia, las cedeeu* taroat moins nombreui. mais la familia Dion raaauara avac la wrak tigarfica lion da catta fdto da la Matńritś. photo Atn0«m
LA VOIX OE L EST — »amed< 21 (Mcwnbc* 1991
LA PENSEE DU MATIN
Oue l'śtoile de Nod! vous guide vers la prospśritś et le succśs!
Joyeuses Fetes!
GUY BUSSIERE
OWfRT TOUS LES MMABCMfS nikim
A PHARMAPRIX Galeries d# Granby
Ccttc an-nri: chcz les Dion il y aura moins dc ca-draux sous Ic iradilionnci sapm. moim dc bouffc pour Ic rcpas du rćscillon, maix cntou-rćs dc Icur familie, ils rcirouvcroni le vrai sens dc la fćtc dc Nod et (outc la chaicur dc la fraternite.
Jacques Dion. Ic pćrc de familie, a perdu son emploi. Com-mc son pćrc. son frćrc. Unc his-toire banale par les temps qui courent. surtout quand cłle arrive au\ autres. Mais quand on se rc-trouvc sur la scllctte. (out bascu-Ic. *Aprćs 17 ans dc trasail chez Dćcabois, je mc suis rctrouvć dans la ruc du jour au Icndcmam ęa mc dćprimc. ęa mc frusire sur-(out, parce quc je n’ai rien fait pour mćriter ęa.»
A 38 ans, il s'est rctrouvć chd-mcur Ic 4 dćccmbrc, le jour dc fannisersaire de son flis. Alcxan-drc, 10 ans. «Quand j'ai annoncć la nouscllc k la maison. mon flis a aussitót fait rcmarqucr: je crois bicn quc. ccttc annćc, mon ca-dcau sera moins gros quc Tan dcrnicr. ęa m’a dćprimc dasanta-ge cncorc.*
Son ćpousc Gincttc a lancć rć-ccmmcnt un commcrcc dc gravurc par ordinaicur, mais dlc nc $’y consacrc qu'a icmps particl ct 1'cntrcprisc esi loin dc rapporter assez cTargcnt pour fairc vivre Ic couplc. Aussi pour la pćriodc des Fetes. a-t-cllc acccptć dc trasailkr ćgalcmcnt k «l.a Bonnc Mangcaillc*. un ćtablissemcnt qui prćparc des plats cuisinćs. Lcs journćcs soni longucs. mais dlc nc s’cn plaint pas.
Casernć k la maison. Jacqucs l>ion occupc ses journćcs k fairc le mćnagc. k prćparcr les rcpas. «Lc chómagc m*a au moins rap-prochć dc mes cnfants — le couplc compic ćgalcmcnt unc flllcue dc neuf ans. Valćric — avant je nc les voyais prcsquc pas. Maintc-nant quc cc sont les vacanccs, je vais pousoir m‘cn occupcr k la journćc longuc.u
Pour joindrc les dcux bouts. le couplc jonglc avcc les coupures dc budget. Finies les sorties, les sou-pers au rcstaurani ct la lisic d’ćpi-ccrie s’est rćtrćdc, dlc a ćtć dć-grossic dc tous les produits dc luxc. mJc mangeais du pain brun. maintenant on prend du pain blanc, on a plus dc tranches pour moins chcr*>, notc Jacqucs Dion.
«Ccttc annćc. c’est nous qui rcccvons la familie k Nod. Nos parents nous ont propnsć dc tenir la fćtc ailłcurs. mań on a refusć.
Le rcpas n'aura rien d!cxtraordi» nairc, on leur a dit. Pourtant. je suis convaincuc que la rćunion sera plus amicałc ct qu’on aura le mćmc «fum* qu'avant, cc sera Nod ramenć k sa vraic dimension*. mentionne Gincttc Dion.
A 34 ans. ce qu’clk trousc k plus dur dans la situation. c'cst qu'il lui failk unc fois cncorc rc-commcnccr i zćro. Mais 1'amour qui 1’unit & son mari. k ses cnfants est la mcillcure mćdccinc qui soit. ęa la pousse dans k dos.
lui donne son courage. «On est dedans, on est dans le bain, on n’a pas d'autrc choix que dc re-partir.i*
Pour les cadeaux. les cnfants ont ćtć avcrtis, il n’y aura sous 1'arbrc aucun cadeau cxorbitant, plutdt dc petits prćsents. des cho-ses pratiques... «Sur k coup. c'cst sur qu'ils ont ćtć dćęus, mais ils oni bicn compris la situation. Ils nous oni dcmandć pour allcr i la messę dc minuit ct participcr au rćvcillon. ęa va ćtre une belk nuit d’affcction», indiquc le couplc.
L'cntraidc a pris bcaucoup d'importancc k kurs ycux. La familie s’est scrrćc les coudcs. Les amis se sont rapprochćs cux aussi. «Un coup dur commc ęa, c'cst 1'occasion pour le monde dc rćflć-chir. dc davantagc penser aux autres. c’cst rćconfortant de savoir qu'on n'cst pas tout seul, aban-donnć. Bicn sOr. il y a 1'orgueil. on n’est pas du genre k alleT quć-mander quoi quc cc soit. Mais au-deli dc tout ęa, je sais maintenant que quoi qu*il nous arrisc,' nous
aurons toujours un cndroil ou al-Icr *, lance Gincttc Dion.
L'avcnir, ils nc savcnt pas dc quoi il aura l’air. Jacqucs Dion l'avouc sans fausse pudeur: il a pcur au point qu'il en a perdu le sommcil. D autant quc les presta-tions d'as$urancc-<hdmagc met-(ront plusicurs semaines avant d'arrivcr et aprćs ęa... c’cst le trou noir. «I1 scmblc quc je nc sois pas ćligiblc au bicn-ćtrc so-cial Quand les gens de la guigno-lec sont venus sonner chez nous, je leur ai remis des boites dc eon-scrvcs et je pensais: peut-etre quc bicntót j‘aurai moi-mćmc bcsoin dc ccttc nourriture. •>
Jacques Dion est diabćtique. En perdant son emploi, il a perdu son assurancc maladtc, il dcvra dćsormais payer ses mćdtcamcnts. une autre facturc qui s'ajoutc aux autres.
II est catćgorique: «Jc ne veux pas mc retrouvcr dans unc usine dc meubles, c*cst bien fini pour moi. il n’y a plus d'avcntr Iś-de-dans.»
Jacques Dion voudrait retour-ner aux ćtudes. apprcndre un mć-tier ou il y aurait des opportunitćs dc travaillcr. mais sa dćcision n’cst pas cncorc finale. «J*ai lais-sć mon nom k Stylcbois. 1‘entre-prisc qui a pris la rclćvc dc Dćcabois. Mais si on mc rappelle. je ne sais pas cc quc je vats fairc. Tout le monde dit quc Tusinc n'cst Ui que pour six mois, je nc vcux pas connaitrc unc autre fer-meture. D'un autre cółć, si ęa rc-partait vraimcnt. je raterais pcut-ćtre l'occasion.»
L'un comme Tautre sont con-scicnts quc ccttc dćcision a des al-lurcs dc coup dc poker, la chancc dc leur vie ou la pire malchancc Mais c'cst ensemble, soudć l'un k 1'autrc qu*ils dćcidcront.
Des sacriftces. Jacqucs ct Gincttc Dion savent qu'ils dcvront en faire au cours des prochami mois. sinon des prochaines an-nćcs, mais cc qu’ils vculent sauser avant tout. c’est leur maison. unc coquette rćsidencc dc la ruc Lćvi%. dans le Canton dc Granby. «S‘il fallait en plus dc coupcr dans tout. perdre cc quc nous avons, cc scrait vraimcnt terrible. Ccttc maison. c’cst sraiment imponant pour toutc la famillc». rcconnalt-dlc.
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