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Guy ASTOUL
on aidera cinq maitres d’ćcole dans les endroits les plus pauvres et ou il aura le plus de gens en ćtat d’avancer les enfants au sacerdoce » (1).
De nombreux temoignages 1’attestent, des ecoles creees au Moyen Age continuent de fonctionner dans la plupart des villes, au cours du XVIe siecle, tandis que de nouvelles ecoles sont etablies par les catholiques pour concurrencer ł’instruction des enfants protes-tants. Dans bon nombre de bourgades, les ecoles les plus anciennes sont celles qui dópendent d’un chapitre ou d’une collegiale. Des chantres ou des maitres de chapelle y sont charges par les chanoines d’enseigner les enfants de choeur et, en particulier, de leur apprendre la musique, le plain-chant et le latin. Depuis le Concile de Trente, 1’entretien d’un rćgent ćtait obligatoire pour tous les chapitres cathe-draux et collćgiaux et les ordonnances royales d’Orlćans, en 1561, et de Blois, en 1579, rappellent constamment ces obligations. Cette prise en charge n’ćtait pas nouvelle, mais que la remuneration d’un maitre d’ćcole devienne une contrainte a suscitó des contestations.
Des le milieu du XVIe siacie, un conflit surgit a Montpezat-de-Quercy ou le consulat entend obliger les chanoines de la collegiale a entretenir un rćgent pour soulager les fmances de la communaute. En 1565, le tribunal de 1’officialitó diocesaine de Cahors donnę raison aux consuls, mais les chanoines decident de faire appel devant le par-lement de Toulouse puis, quelques mois apres, renoncent a la pour-suite du proces. En ces temps troubles par les guerres de Religion, ce qu’on appelle alors la preceptoriale semble abandonnee jusqu’en 1635, datę ou le proces reprend (2). Cette annee-la, le 25 decembre, un arret du parlement impose au chapitre une prebende « pour 1’entre-tenement d’un precepteur dans la ville de Montpezat tel que sera nomme et choisi par le d. eveque diocesain et chapitre pour 1’instruc-tion de la jeunesse ». Les chanoines rćsistent encore et, une transac-tion passee avec les consuls, en 1641, prend acte du « dellaissement faict de la preceptorialle », en echange de la prise en charge d’autres services en faveur de la ville (3). Les chanoines de Montpezat ne sont pas les seuls a rejeter les exigences du concile de Trente. Une sen-tence du parlement de Toulouse condamne le chapitre collegial de Conques a assurer un revenu annuel au syndic de la ville pour la nourriture et 1’entretien d’un maitre d’ecole (4). Cette obligation leur
(1) Citations d’Andre Mateu dans sa contribution a YHistoire d’Agen, sous la dir. de Stephane Baumont, Toulouse, Privat, 1991, p. 146 et de Paul Butel dans son etude « Alphabetisation et scolarisation en Aąuitaine au XVIIIe et au dćbut du XIXe sićcle », Lirę etecrire..., op. cit., t. 2, p. 17.
(2) Firmin Galabert: Histoire de Montpezat, Montauban, reed. 1990.
(3) A. D. Tam-et-Gne, G 780, extrait des registres du parlement de Toulouse et G787.
(4) A. D. Haute-Garonne, B 282, fol. 70 et B 289, fol. 10.