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Hrelagne pendant dix-huit ans, jusqu'en 937. l.a restauration et la resurrcction dir pays breton fut r<£iivre d’Alain, surnommć par ses contemporains Barbc-Torte, ct (jui fut le chef dc la ma i son ducale de Nantes.

La puissancc des Nonnands fut ebranlec par !i victoire que le comte Evcn-Le-Grand remporta sur eux a Kerlouan, 937, ct par ,la dćfnite quc le duc Alaiń infligea a une autre bandę de pillards, vers 1’autre extmnitć du duchć, a Nantes. Les Normands furcnt definitivement expulsćs dc Bretagne en 939, aprćs la dćroute que le duc Alain lcur infligea le 1*' Aout 939, sur les bords du Couesnon, & quclqucs kilometres de Doi.

II n’errtre pas dans notre sujct de raconter ra*uvre de restauration accomplie par Alain pendant douzc ans de regnc, 940-952, ni d*exposer les prćten-tions rivales des comtes dc Nantes et de Rennes uu duchć de Bretagne ct les vicissitudes de la longue lutte inlestine qui suivit la niort d’Alain, jusqu'au triomphe dćflnitif de la maison de Rennes en 995. Des condits toutefois ćclaterent asscz frćqueinnient entrc le duc et ses grands vassaux. Conime le duche appartenait a la maison de Rennes, le duc avait dans son proche domaine les comtes de Rennes et de Winne*. Le premier comprenait, outre les diocćscs de Rennes ct de Doi, toute Tanciennc Domnonee jusqu’a la miere de MorIaix ainsi que tout le centrc dc la Bretagne. Trois grands defs couvraient le reste du territoire breton : le comtć de Nantes possćde par les descendants d’Alain Barbe-Torte, celui dc Cornouaille possedć par les descendants de Budic, et celui de Leon, possćdć par les descendants d'Even-Le* Grand. De plus, les comtes de Rennes avaient crće dans leur vastc territoire deux llefs rcloant d’cux directement : le comtć dc Pcnthićvre, qui comprenait

les deux dioceses de Saint-Brieuc et de Treguier ; ct le cointć de Porhoćł, qui s’śtendait sur la partie centrale de Bretagne, depuis Saint-\fecn jusqu’a Carhaix.

I.c r£gne des deux premiers dues de la maison dc Rennes fut asscz paisible, mnis il n’en alla pas de mćme des deux autres : Alain III, 1008    1040, ct

Conan TI, fils d’Alnin, 1040 a 1000. Alain fut constam-ment en lutte avec son frere Eudes, comtc dc Pen-thievre. A sa niort, il laissail unc veuve et un jeune cnfant de trois inois. Eudes s’einpara de 1’adminis-tration du duche au nom de son jeune neveu. Pendant ce temps, a 1’autre extreuiitć du pays, le comtc dę Cornouaille, Alain Canhiart. profita de la ininoritć pour proclamer son independance.

Ces details etaient necessaircs pour comprendre la bulle de Leon IX, 1049. Celui-ci etait chef du dioeds? de Tmi! quand il eeignit la tiarę. Aussitót apres son elertion, il assembla un conseil generał a Reims, pour lutter contrę le terrible llćau de l'epoque : la Simonie et tous les desordres qu’elle entralnait. Cesi de Reims qu’il adressa cettc Bulle a la Bretagne, oii il condam-nait une fois de plus les pretentions de Doi. La sus-cription de la Bulle est la mcillcure preuve des luttes intestines qui desolaient le duche *. Leo Britonnm principi, (E on C), Alano comili el ceteris princi-pibus Britonum. Si la lettre majuscule qui vicnt apres le mot principi est C, il s’agit, sans doule, de Conan II, si c’est B, nous avons Pinitiale de Eudes de Penthie-vre, regent au nom de son nevcu, Conan. Alain n’est nuere que le comte de Cornouaille, Alain Canhiart, en revolte contrę le jeune duc. Sans sc prononcer sur la qucstion dc droit, le papę se place devant les faits.

Lśon IX se proposait un double bul : « Si nous frappons nos ćveques d'excommunicntion, ćcrit-il, cc u’est pas seulcnient pour leur revolte contrę 1’arche-vtque de Tours, mnis aussi pour 1’herćsie simonia-

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