3 Notes de lecture 179
(1658-1730) qui, non seulement abonde en references a Phistoire et a la gćographie roumaine, mais temoigne d’une comprehension du Sud-Est europćen qui n’a pas eu d’ćgal avant le debut du XIXC s. L’article de Laurenpu Vlad se presente comme un preambule kunę histoire des participations de la Roumanie aux expositions universelles. En s’arretant k la premiere participation de la Roumanie (en 1867, k Paris), Pauteur montre les difficultes et Pimportance de cet evenement pour la penćtration de Pimage de la Roumanie moderne dans la conscience europeene. L*etude de Virginia Blanda s’occupe des “modeles” fasciste, nazistę, communiste qui ont vehiculć des stereotypes, des mythes laicisós, en imposant rantiindividualisme, Pevasion de Phistoire. L’effondrement des tous ces trois modeles a prouve la fragilite d’un monde bati sur des mythes.
Un autre volet du IIe tome est dedić au mot et au dialogue culturel. Trois etudes: Zamfira Mihail, CStiłlina VSt3§escu et Lia Brad-Chisacof traitent du role que Panalyse des faits linguistiques, de Pćvolution des termes utilises pour designer des realia appartenant k des catćgories bien indwidualisees, peut avoir dans Pćclaircissement de l’ćvolution a travers des pćriodes pour lesquelles les sources ecrites et les vestiges materiels n’offrent pas une information suffisante.
Le demier groupe d’articles a pour objet «Les rćalites sociales et les relations politiques». Viorel Panaite fait une prćsentation du regime des ćtrangers dans les ‘ahdname^s ottomans entre le XVe et le XVIle ss., periode dans laquelle a eu lieu une ouverture vers de nouvelles catćgories de commeręants. Un court mais prćcis article signć par Ligia Livad5-Cadeschi ćclaircit la place du monastere-hópital Coltea dans Pespace roumain. L’auteur conclue que, la pauvrete nłetant pas structurelle dans la societć roumaine, meme si 1’etablissement servait aussi comme abri pour les pauvres, sa raison primaire d’etre etait religieuse et spirituelle, en marquant ainsi le debut de 1’assistance publique organisee en terre roumaine. Le dernier article, signć par Constantin Iordan, Un dossier de la rivalite franco-italienne dans les Balkans dans les annees *20. La dotation de la marinę roumaine fait une analyse des demarches, des positions des parties et de Tevolution du probleme, en s’appuyant sur des documents des Archives du Quai d’Orsay. Au long des negociations, souligne Pauteur, les considerents politiques ont toujours ete presents.
Luana Irina Stoica
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Le troisieme numero du Bulletin, paru avec le sous-titre generał de Mentalite et politique, contient deux interessantes contributions qui portent sur des problemes du XVIII* siecle: le langage utilisć par le pouvoir dans les cerćmonies publiques et les idees ofTicielles sur Peducation. Les limites chronologiques que les auteurs ont assignćes a leurs recherches nous donnent des raisons suflisantes pour considerer leur effort comme faisant partie d’une tendance plus large de restituer le XVIII* siecle roumain au mouvement d’idćes europeen.
Fete et propagandę dans les Pays Roumains. Les strategies du geste et de la parole (1678-1821) par Radu G. PSun s’est donnę pour but de deceler les «mćcanismes par lesquels le pouvoir s’insinue dans le contexte cerćmonial vćcu par la societć», c’est-^-dire le «code» gestuel que le monarque fait et subit pendant une ceremonie religieuse k laquelle il participe (il se montre k ses sujets). Meme si la fete comme lieu privilegie ou le pouvoir se re-prćsente publiquement est, depuis quelque temps, un sujet familier pour Phistoriographie, on ne pourrait pas considerer pour autant que Pauteur prend des modeles occidentaux et les applique caiTement a des situations locales.
La deuxieme etude que nous avons pris en consideration est celle de Ligia LivadS Cadeschi, Education et assistance dans les Pays Roumains a la fin du XVIII* et au debut du XIX* siecle. Cette fois, nous retrouvons le probleme du rencontre entre les idees occidentales concemant la pauvrete et Peducation et la pensee politique et sociale roumaine du XVIII* siecle, beaucoup plus explicitement pose.
L^assimilation de Pćducation ćlementaire publique k la charite est due k la necessitś de reduire le nombre des pauvres (inquietant pour Pordre social) par leur enrólement dans des institutions ou Pon pratique un enseignement rudimentaire et utilitaire. Une pareille attitude a fait naitre Pidće, courante pendant la XVIII* siócle, que le pauperisme ne peut etre efficacement