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ne le sćduisit point. II vit quc 1’ćcole, cn dcineurant la. ne pourrait jamais prendrc le dćycloppement qu*:l revait. KI, tout naturellcment, il songea a rćnliser 1’idće qu’avait euc M. Rochedreux : transforiner cn •ćcole secondairc 1'ancien couvent des Ursulines de Pont-Croix.
. Dans l’ćte de 1822, la foudre tomba sur 1’ćcole dc Meilnrs : « Mes enfants, ecrit M. Le Coz, ont et£ epou-yantes, renversćs, sans autre mai. Ma cuisinfóre a ólć aussi rcnvcrsee et a eu le visage et 1’occiput Kgiremcnl attcint ; la filie de cuisinc a eu les janihcs un pen -olTensees ; j’ai etc, moi-memc, rcpousse a six pas du lieu oii j'ćtais, sans £tre abattu. Mes fenetres ont <Mó brisćcs, la cheminće endonunagće, mes livres et mes papiers disperses, ma chambre reniplie d’unc fu móc infecte, un dc mes cadres defuit, une tasse de porce-laine brlsće, une casserolc en cuivre pereće, mon oreillc gauche rendue un peu sourde. Dieu qui lance le ton-nerre commc il souleve les flots o dit au premier com-me aux seconds : huc usqne oenies, etc., lu lui donno-ras sur 1’oreille et pas davantagc ; tu le repousseras ^vers la porte dc sa demeure pour lui dire avec force: c Ce n’cst pas la qiie je te veux. Sors et va dans la ville voisinc oii je veux me scrvir dc toi pour le bien de mon Eglise ».
L*Ev£que comprit que M. Le Coz ne se plaisait pasj a Meilars. Et. un beau jour, les habitants de la paisi-blc bourgadc n'cntendirent plus les ebats bruyants dej la gent ćcolifcre : £lćves et recteur les avaicnt quittćsJ refaisant cn sens inverse lc chemin suivi treizc an* .auparavant par M. Kochedrcux et ses enfants. L’£cole| ■de Meilars deyenait le Petit Seminaire de Pont-Croi:
M. I«e Coz, supćrieur de Pont-Croix, restait dessor-vant de Meilars sans y rćsider. Les pnroissiens, meoon--tents d’etrc ainsi delaissós, adressćrent cettc lettro VEv£que, le 14 Decembre 1822, par 1'entremlse «li maire, Claquin :
« Je vous ecris pour vous informcr dc la Irisłc situa-tion oii nous nous lrouvons. Nous avons pour cncore un pasteur mais qui, contnic vous le savez, ne reside pas parnii nous. Nous somnies obliges, pour avoir unc messe, de lui envoycr tous les dimanches un chcval, cc qui est assez gćnant quand nous avons la messę du. matin. Mais ce n’est pas li le pire : si nous avions-tous dc bons chevuux cela scrail cncorc peu dc chose, commc nous n’avons que de jeunes, ii pourrait lui arrivcr quclquc malheur, ce qiii nous feroit dc la pcinc. De plus, Monsieur Le Coz ne confessant pas, nous nous voyons par la prives des secours spirituels,. ce qui pourroit nous arriver nieme a 1’jieure de notre inort. Cest cependant unc chose bien doulourcuse pour plusicurs dc mes administres qui s’approchoient sou-vent des sacrcinents, et purticulićrement les grandrs. fćtes, de s'en voir prive : par li plusicurs se neglige--ront et tomberont dans la tićdeur ; nieme, on com-mance deji i s’en apercevoir, ils seront bientót froids. \je loup est dćji entrć dans la bergerie et commnnce a y exercer ses ravages. Bon pasteur, vcnez donc a notre aide, ayez pitić de nous, aidcz-nous i sauver‘ nos-, ames et donnez-nous le plutót possible quelqu’un qui puisse encourager les bons, soutenir les faibles ct ramener au bercaille les brebis ćgarees. J'espere, Mon-seigneur. qu’ayant arrangć notre eglise commc je vous ■ l’avois promis, ct ne vous ayant donnę par ailleur comnie je le crois aucun sujet de nićcontentenient, vous aurez ćgard i nos justes represantations. * Uniquement prćoccupć de son ćcole, M. Le Coz crut, qu’apres son dćpart, la paroisse de Meilars n’avait plus de raison d’ćtre. Tout bonnement, il projeta dc la dćpecer et de faire cadenu d’un morceau i chacun dc ses voisins. Aprćs lui, le dćluge ! L'emotion fut gramie. Le Conseil municipal, avant nieme le depart du Recteur, protestc avec energie. Partager Meilars