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■entre Poullan, Mahalon ct Pont-Croix ? Mais a quoi pcnsc-t-on ? Ne sait-on pas assez que « Meilars est sćpjirć dc ccs difTerentes cominunes par des rivieres dont les caux, grossissant en hiver, rendent tout pas-sage et toute connnunication impraticable pendant cette saison ct mflnie pendant une grandę partie de 1’ćte ? » Oublie-t-on que Meilars possede des fonda-tions qui doivent etre dcsservies dans cctte paroisse ? Les habitants de Meilars ont-ils dćinćritć ? N’ont-iIs pas toujours inontre lc plus grand respect et une sou-mission sans bornes aux volontćs dc leur evćque et su meriter restimc ct 1’amour de leurs pasteurs. Qu’on reniplace donc au plus vite M. Lc Coz puisqu'il va a Pont-Croix ! *
Les voisins ne se montrerent pas plus empresses acccpter le don qu’on voulait leur faire. Le Kecteur dc Mabalon, i qui ćlait destinee toute la partie de Meilars en deęa de la route de Douarncnez a Audicrne, protesta aussi, trouvant qu’il avait ilćja assez de ter-rain a parcourir dans sa paroisse et ne tenait pas £tre oblige de sc dćchausscr l’hiver pour travcrser la vallee du Goyen !
Finalement, Meilars resta intact, mais sans pasteur. De nouveau, le 18 Avril 1823, lc niaire supplie l’ćvć-<jue d’envoycr un desservanl : « Aucune plainte n*a ćte portee contrę les liabilants de cctte coinmunc, ct ils ont toujours ćtć reconnus pour dtre devoućs a leurs pasteurs et pour s'acquitter avec le plus grand soin des dcvoirs dc leur religion. > Ils n*ont pas encore fait leurs Paques. Quand et coniinent les fcront-ils si Mon-seigneur n’a pas ćgard h leur position et ne leur donnę un prćtrc ?
Un rectcur fut enfin nommć en 1824 : M. Abgrnll. Le 29 Mars 1828, il ćcrit au vicaire gćnćral :
« Je pourrois bien dirc a uq ami que la paroisse dc Meylars est une pauvre parroisse, ou plutót unc par-
roisse pauvrc, habitćc par des pauvres, cnfin une seconde terre de Jius habitće par un Job nioderne. Et cependant cctte parroisse privee k plusicurs reprises de pasteurs ct par consćquent des sccours que les olTrandcs des fidćles fouruissent a l’entretien des ćgli-ses, a fait jusqueś a prćsent tous les sacrifices possi-bles pour la conservation de trois tcrnples, 2 chapelles et une rnćre-eglise. Cependant la inoitie du toit de rćglise-tnóre, lc lambris ct lc toit du presbytfcre sont dans un ćtat de delabremcnt. Les fonds de 1’eglisc sont insuffisants pour ces reparations urgentes, et il seroit cruel de demander de nouveaux sacrifices & des parois-siens ćpuises... »
Jean-Corentin Bernard, de Plogonncc, succćda a M. Abgrall en 1829, et resta a Meilars jusqu'^ 1851.
Le 28 Mars 183G, la tenipetc renversa lc clocher de Tćglise paroissiale. Lc Hecteur raconte ainsi la catas-trophe : « Environ les hpit beures du matin, le clocher de 1’ćglisc paroissiale a ćtć entierement renversć. Les dcux clorhcs ont etc brisees en mille morcęaux, un partie dc la toiture de 1’eglise ćcrasec et lc inur fort cndmnniage. Heureusement dans lc malheur nous n’avons k dćplorer la mort de personne. II n’y a pas menie, grśice k Dieu, eu dc blesse. J‘allais sonner pour la messę, et, k chaquc instant quclqu’un passoit par 1’endroit oii la masse de la tour s’cst portec. Nous avons encore <les degats particls. La pertc quc nous venons d'eprouver peut etre evaluće de 4.000 a 4.300 franes... La paroisse etant petite et pauvre ne pourra pas con-tribuer pour la moitić k ces depenses.... *
On ramassa les dćbris des cloches pour la refonte, et, 1’annee suivantc, le clochcr neuf reęut deux cloches nouvelles qui coutćrent 190 franes chacune. La plus grandę, appelee Nouel-Marie, eut pour parrain ct mar-raine Nouel Losy el Catherinc C)aquin. I.a petite, Jean- • Marie, Jean Savina et Marie Scuillcr. Elles furent fon-dues par Briens a Morlaix.
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