LA SOLUTION 181
sonnel pour qu’il y ait transfert de dominium, pour que telle chose deeienne sienne. En effet, la necessite extreme met sa vie en danger, vie a laquelle il a un droit actuel et imprescriptible. Ce droit lui confere un titre actuel a la possession d’un bien terrestre, necessaire a la sauvegarde de ce droit; mais rexercice concret en reste indetermine, comme est indetermine pour tout homme l’exer-cice du droit naturel de posseder. Aussi ce droit a la vie ne lui donnę pas ipso facto la possession de tel bien, mais uniquement le pouvoir d’exercer ce droit d’usage a son premier stade, doc-cuper tel objet qu’il choisira en toute liberte, comme susceptible hic et nunc de soulager sa misere. C’est seulement par 1 occupation qu’il deviendra proprietaire de ce qu’il utilise, mais pas avant; il y aura transfert de dominium a ce moment-la, 1’objet sera sień, suum. N’est-ce pas le sens precis de la formule uli re aliena... in casu extremae necessitatis non habet rationem furti, proprie lo~ quendo, quia per talem necessitalem efficitur suum id quod quis accipit ad susteniandam propriam citam ? L’objet qu’on prend (accipit) devient (efficitur) sień; il ne 1'etait pas auparavant1. Ce qu’on avait encore mieux pr es en te peut-etre a propos de raumóne: ... licet ei qui talem necessitatem patitur accipere de alieno ad sui sustentationem, si non inveniat qui sibi dare velit
(q. 32, a. 7, ad 2).
3) Puisque c’est par un acte personnel que le pauvre acquiert le domaine de tel objet qu’il utilise, il ne saurait etre question de justice commutative par rapport a ce bien qui n appartient
Billuart precise ce point important: <( unde in extrema necessitate, ubi agitur de cita, omnia iterum sunt communia, et qui in ca constitutus accipit de alieno, accipit quod suum est, seu melius, accipit quod ex communi facit esse suum accipiendo, sicut contingebat antę bonorum ditisionem, sicque non commiitit furtum proprie loquendo...)) (Summa Sancti Thomae, Tr. de iure et iustitia, diss. XI, a. VI, Ed. Palmę, t. IV, p. 281).