eventuelle au-dessous du niveau exige par le moment equivaudrait au moins, inevitablement, a une fin de perspective sur le chemin du nationalisme.
Mentionner 1’unitarisme comme adversaire acharne du »nouvel etat de choses«, cela peut-il aider au diagnostic du mouvement lui-meme? L/existence de 1’unitarisme en Yougoslavie devrait en effet equivaloir a une possibilite au moins implicite d’activite du mouvement (malgre sa formę) fonde sur 1’aspiration (donc sur 1’interet) de la creation (ou arret) de 1’etat dans lequel la Yougoslavie est defini comme un etat a un peuple.3 Si ce mouvement existe reellement (et c’est incontestable, bien que des manifestations concretes ne donnent pas du problćme une explication aussi radicale que la definition ci-contre, en depit de son caractere tant soit peu caricatural), il serait de son interet de main-tenir 1’etat qui, selon nos nombreux activistes, a fortement caracte-rise la situation en Yougoslavie dans les annees cinquante. Quel interet cependant pourrait avoir un groupe a 1’uninationalite fictive d’une communaute a plusieurs nations? Probablement aucun, car un tel etat de choses, c’est tout a fait clair aujourd’hui, debouche tót ou tard sui les difficultes les plus graves et ne profite a personne, meme pas a ceux qui devraient le promouvoir. Cette situation desagreablement il-logique n’a cependant qu’une seule issue - rcconnaitre que la concep-tioa unitariste cache en son cssence quelque chose d'autre. qu elle ex-prime le nihilisme cac/ir du pouvoir du groupe dirigeanł - donc le stalinisme1
S’il en est vraiment ainsi, la misę a 1’ordre du jour de 1’unitarisme peut signifier seulement une chose: 1’inaptitude a la lutte contrę le stalinisme a tous les niveaux, donc la possibilite, pour le stalinisme, pendant cette lutte amere et discontinue contrę 1’unitarisme, de se re-grouper purement et simplement et de rester le processus social va-lable, bien qu’a un niveau different. Par consequent, 1’unitarisme n’est pas l’adversaire principal parce qu’il ne dit rien d’essentiel, son exis-tence n’est que l’expression d’une construction plus profonde du stalinisme dans des domaines ou sont apportees des decisions sociales vita-les, il a pour pendant la theorie »il y a seulement une couche sociale -les travailleurs«, car, de meme que l unitarisme, en partant des posi-tions stalinistes, finit dans le chauvinisme vis-a-vis des nations d’une communate donnee, de meme la theorie des travailleurs correspond, en son essence, a un chauvinisme social vis-a-vis de certaines couches de la societe, en particulier vis-a-vis de la classe ouvri^re qui se trou-ve noyee dans la non-differentiation de la masse et en partie chassee du theatre des evenements sociaux importants et legaux; cependant, les deux sont utiles a une couche sociale tout a fait concr^te, a savoir aux dirigeants professionnels et a ceux qui en vivent.
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II faut se souvenir quc lunitarisme, dans dautres milieux, aux USA par tempie, a l'epoquc de 1'amalgame des emigrćs dc toutes les nations, a pu connaitre et
a connu des phćnomenes d'une autre formę.
♦ Cf. l’expose impressionnant du dr. DuSan Pirjevec (“Entre Marx et Stalinc-,
rapport au symposuim »Actualite de la pcnsće de ,Marxj cf ? .•
dans la vie sociale et dans la science du XXe siccle, Ljubljana, 15-17 fevrier 1971).