en fait du concept du natłonal comme rempart contrę toute autre me-taphysicite, excepte la metaphysicite du phenomene natłonal lui-meme. L’activite pratique du mouvement, ainsi que les applications theoriques des theses dont il s’agit, - th£ses selon lesquelles l’homme cst accidence de quelque chose qui est situe hors de lui-meme - impli-que au moins en partie 1’origine metaphysique d’une telle conception du natłonal. La realisation politique de cette conception. a travers l’opposłtion a toute autre metaphysique (c’est-a-dire a toute autre conception) est rendue claire par ses consequences. L’histoire, et 1’histoire des doctrines politiques en particulier,1 nous apprend que la conception metaphysique de la politique (ou du moins la conception metaphysique a la base), exprimee par le mepris de l’individu, equivaut depuis tou-jours a un totalitarisme politiąue pratiąue. Consequemment, dans la fonction de la lutte contrę le pouvoir, le reglement de comptes physi-que prend toute sa signification (face aux adversaires, 1’ancienne di-rection des etudiants, qui etait au-dessous du niveau exige par la si-tuation) ainsi que la non-tolerance dans les discussions, les applaudis-sements et ovations organises. les unites mobiles des »activistes« et autres caracteristiques du raeme genre qui, dans n’importe ąuelle soci-ćle, dćfinissent esentiellement la droite.2
Le droitisme, que l’on trouve dans toute une serie de suppositions du mouvement etudiant actuel (malgre des tentatives de changement de positions, veritables ou verbales), s’exprime le plus clairement dans la these sur le besoin d occupation du champ du possible - la philoso-phie de la politique du mouvement etudiant, et du »nouvel etat de choses« en generał, accede par la, et magistralement, a la transpa-rence. Ce mot d’orde a ete lance dans le feu de la discussion et dans la pratique quotidienne, par opposition a la these selon laąuelle il faut rechercher 1’impossible. Ses consequences, justement dans cette opposition, ont abouti a une premiere pre-realisation. On a en effet acquis un espace pour 1’obtention du soutien des »facteurs officiels«, qui pas plus tard que quelques jours auparavant avaient soutenu 1’autre cóte, et quelques mois auparavant avaient communique, par le seul interme-diaire de la police, avec les membres de la direction des etudiants, di-rection regardee aujourd’hui avec complaisance. Mais le soutien de la politique officielle etait un avertissement tout a fait raisonnable, le mouvement a montre de plus en plus clairement que 1'ordre pour lui ćtait une chose sainte (ce qui ne signifie pas que tous les autres d’une faęon ou d’une autre soient contrę 1’etat de choses, mais que ce qui est veritablement immanent au mouvement etudiant, c’est le mouvement de conteslation, non 1’opposition, mouvement qui, en agissant, met en question la realite au nom d’un concept nouveau de la vie, radicale-ment different), qu’il se contentait d’organiser les applaudissements (il est a peine utile de souligner le parallele avec la position des orga-nisateurs de la jeunesse dans le type de socićtć stalinien), qu’il renonce a toute position radicale, meme apparemment, typique de toute ćpo-
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Cf. Ncrkez Smailagić: »IIistoire des doctrines politiqucs«, »Naprijed«, Zagreb 1970, notamment livre I, chapitre sur le principc de 1’ordre et le principe de 1’etat.
Cf. Friedrich J. Bróder: »Ein Sprachrohr des Rechtsradikalismus«, Institut fur staatsbiirgerliche Bildung in Rheinland-Pfalz, Mainz 1969.