36 Nadia Danova 6
avec ses interminables guerres contrę les Bulgares, et pas un mot sur la Gr6ce contemporaine. C'est encore Dragan Mancov qui edite en 1872 une breve histoire bulgare ou sont exposees en detail les interminables guerres entre Byzantins et Bulgares. On y souligne que les Byzantins sont des allies aux-quels on ne doit pas faire confiance et qu'ils ont une influence nćfaste sur les moeurs militaires des Bulgares. Avec la chute de la Bułgarie sousle pouvoir ottoman, le clerge de Constantinople assujettit les Bulgares par la ruse et nomme uniquement des Grecs pour metropolites qui dćtruisent les livres bulgares et introduisent le grec; ils calomnient les Bulgares devant les auto-rites ottomanes et les Bulgares subissent de grands dommages sous leur auto-rite spirituelle.
En 1874, Dragan Mancov edite une Histoire bulgare destinee aux eco-les nationales ou l’on developpe la thćse que l’Etat byzantin n’etait pas grec mais exclusivement slave, seul son nom etant Byzance. On retrouve aussi la sc6ne de l'aveuglement des soldats de Samuil. On demontre que les moeurs bulgares se corrompent sous 1'influence des Grecs. On souligne qu'aprós l'invasion ottomane, les Bulgares tombent sous 1’assujettissement spirituel des Grecs qui les depouillent et pourchassent la culture bulgare. Ainsi, k la thćse du joug grec et de 1’influence negative sur les Bulgares de tout ce qui est grec, on voit s'ajouter 1’assertion s'appuyant sur la theorie deFallmereyer.
Jemepermetterai deciter encore un exemple caracteristique decette periode; la Br6ve gćographie generale du cetóbre instituteur Botju Petkov, editee en 1868. II est question dans ce manuel de la gloire de 1'ancienne Hellade, mais il semble que cela est fait dans le seul but de souligner que «la Grfece contemporaine est le pays le plus arriere de tous les peuples europeens dans les Sciences et les arts. II n'y a pas de fabriques, tous les produits s'ach&tent a l'exterieur... L'instruction des Grecs d'aujourd’hui ne va pas plus loin que l'etude de la mythologie antique et des auteurs grecs anciens. Le commerce maritime de la Grćce est assez dynamique, mais le commerce intćrieur est tout k fait mediocre. Enfin, partout, c'est la misćre et la pauvrete *. Dans ce manuel, la Grece est un pays pauvre et rigide, au sol rocailleux, au climat malsain. Les Grecs qui menent une politique perfide k l'ćgard des Bulgares, sont toujours en conflit avec eux.
L'image des Serbes est montree sous un jour positif; presque tous les auteurs insistent sur 1'appartenance commune au monde slave. L'orienta-tion nouvelle qui s’est operće peu & peu chez les jeunes Bulgares vers les eta-blissements scolaires en Serbie et en Russie, contribue k 1'approfondissement de cette tendance qui est certainement liee aussi k 1’accroissement des contacts des Bulgares avec le monde slave. Les exigences de la censure ottomane imposent dans une grandę mesure un traitement plus attentif de l'image du Turc, les autres voisins occupent generalement une place plus periphe-rique dans cette litterature appelee a former les esprits des jeunes.
Aprds la liberation de la Bułgarie en 1878,1'histoire nationale occupe la premiere place dans le programme des ecoles primaires en Bułgarie. La premićre loi sur 1’ćducation nationale de 1885 accorde une place primordiale k l'ensei-gnement de l'histoire. D’apres la loi de 1891, /estee en vigueur pendant pres-que deux decennies, l'etude de 1'histoire s’effectuait selon le schema suivant:
recits de 1'histoire bulgare, en deuxidme annee de l'ecole primaire, cours
intćgre d’histoire et de civilisation bulgare, en troisiśme et quatrićm2 annee