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7 L’image de 1’tautre* dans les manuels bulgare 37

de 1'ćcole primaire (histoire bulgare, geographie et instruction civique), cours systćmatique d'histoire bulgare, en troisieme annśe des gymnases et des ćcoles secondaires. L’ćtude de 1’histoire de la Bułgarie est concentrće dans 1'ćcole primaire, i son premier degre, qui epuise 1’enseignement d'une grandę partie des Bulgares a cette epoque.

Le matćriel d'histoire englobe 1'histoire bulgare au Moyen Age, la domination ottomane et l'histoire contemporaine sous la formę d'instruction civique. A la rśdaction des manuels collaborent Dr. Mancov, S.S. Bobcev, Ju. pope Georgiev, etc., qui utilisent les ouvrages des historiens N. Palauzov, Konstantin Jirecek, Marin Drinov et Hillferding, c'est-i-dire principalement des historiens lićs au monde slave.

L’analyse des manuels montre qu’ils reproduisent dans une grandę mesure les images et les conceptions formees durant la periode prćcedente, les suggestions de 1'Histoire de Paisij se font clairement sentir. L'Empire byzantin y figurę comme un adversaire puissant et perfide, ses habitants sont appelćs ,,Byzantins et Grecs”. Le recit historique a pour but de suggerer directement et indirectement la conscience de la superiorite de la force mili-taire bulgare et la domination des souverains bulgares sur ceux des Byzantins. Nous y retrouvons de nouveau la th&se de 1'influence nuisible des moeurs byzantines sur les Bulgares par rapport a leur modę de vie, moralite et com-portement politique. Le byzantinisme est considere comme la principale cause de la cliute des Bulgares sous le pouvoir ottoman. Une nuance inte-ressante: on souligne la susceptibilite des couches superieures a l'influence byzantine, alors que le paysan demeure fiddle aux mceurs et aux traditions nationales. Nous retrouvons aussi la these de la domination byzantine et du penible joug grec exerce de la parte du pouvoir ecclesiastique apres l’inva-sion ottomane. Les luttes de liberation des Grecs sont considerees comme un cataliseur des luttes de libśration des autres peuples balkaniques et l'on souligne leur róle de stimulateur des patriotes bulgares.

L'image des Serbes dans les premiers manuels bulgares apres la liberation et avant 1885, est entierement positive, en insistant sur 1’origine slave des Serbes et des Bulgares. On souligne la communaute culturelle des Slaves et leurs objectifs communs dans le domaine de l'activite politique. On attire 1'attention sur la tradition historique dans la cooperation culturelle et poli-tique des Bulgares avec les Serbes, les Croates et les Montenśgrins, nul ne pouvant riyaliser avec ces demiers en matićre d’hóroisme.

L’image du Turc est representee par les traits les plus nćgatifs. Le th£me du joug turc ayant conduit k la destruction des valeurs nationales bulgares figurę en permanence et les exemples de la lutte contrę le pouvoir ottoman sont le moyen principal d'affirmation de 1'identite nationale. On observe une assimilation du pouvoir ottoman aux Turcs, 1'empire śtant designć comme turc.

De m&me que pour la pćriode precedente, la Prćsence des Roumains et des autres peuples balkaniques restent śpisodique; dans 1'ensemble, 1’atti-tude k leur śgard est positive.

De faęon gćnćrale, on pourrait affirmer que les connaissances sur les voisins, reęues par les jeunes Bulgares pendant la periode envisagee, reproduisent dans une grandę mesure des images dćja formees qui sont le fruit de l'śpoque de formation de la nation quand les intellectuels bulgares śtaient appelćs i ćlaborer les criteres de la diffćrenciation des Bulgares des « autres »