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rćgions sont donc soumis a des contraintes environnementales qui les forcent a ajuster leur physiologie pour survivre k la saison hivemale. Ils sont par conseąuent de bons modeles pour ćtudier les ajustements phćnotypiques en fonction des variations naturelles de conditions environnementales. La capacite des animaux k ajuster leur phenotype k leur environnement peut etre etudiee au niveau individuel et populationnel (Brommer, 2013; Charmantier et al., 2008) par les normes de rćaction qui decrivent la flexibilite d’un paramćtre le long d’un gradient environnemental (McKechnie, 2008; Nussey et al., 2007; Schlichting & Pigliucci, 1998). Dans le cas ou les individus d’une population exprimeraient une flexibilite phćnotypique differente et ou la flexibilite phenotypique serait soumise a la sćlection naturelle (Scheiner & Lyman, 1991), la stochasticite environnementale favoriserait la survie des individus les plus flexibles, conduisant a une microćvolution de la population (Nussey et al., 2007). A 1’opposć, si les individus exprimaient un phenotype moyen similaire et une flexibilitć comparable, toute la population repondrait de faęon semblable aux variations de leur environnement (Nussey et al.,
2007) . Afin de comprendre les effets des variations environnementales sur la dynamique des populations, il est donc important d’etudier la capacitć des endothermes a ajuster leur physiologie en fonction du gradient naturel des conditions environnementales. Or, bien que les normes de rćaction soient souvent etudiees chez les ectothermes (Angilletta, 2009), peu d’etudes similaires ont etć effectuees chez des endothermes.
Si quelques ćtudes reportent des variations phćnotypiques pour des pćriodes de moins de six mois (Bozinovic et al., 2007; Liknes & Swanson, 201 lb; Zhao et al., 2010; Zheng et al.,
2008) , la plupart des etudes sur l’acclimatation hivemale ne montrent qu’une augmentation du mćtabolisme entre l’ćte et l*hiver (Liknes & Swanson, 1996; Zhao et al., 2010). De la meme faęon, au lieu de s’intćresser k la flexibilitć mćtabolique le long d’un gradient continu de tempćratures, les ćtudes expćrimentales portant sur les ajustements mćtaboliques utilises par les endothermes pour rćpondre aux variations thermiques n’utilisent genćralement que des changements discrets de tempćratures (Le. les individus ne sont soumis qu’d quelques traitements thermiques fixes) (Maggini & Bairlein, 2013; Williams & Tieleman, 2000). Ces approchent qui limitent nos connaissances k des etats physiologiques stables, procurent peu d’information sur la dynamique des ajustements physiologiques. De plus, les ajustements mćtaboliques pouvant etre limitćs par la physiologie ou la morphologie des individus, les normes de rćaction du mćtabolisme hivemal pourraient etre non-linćaires (Le. le mćtabolisme