29 LES KfiFORMFS D’JSAAC COMNENE 6S
prendre certaines mesures de prćcaution et, dans le cas d’Isaac Comnóner elle ne fit que suivre une pratiąue appliąuóe de faęon constante a 1’ćgard des empereurs prćcćdents : la conclusion de pactes ćcrits ćyidemment destinćs a laisser une entiere libertć d’action a la bureaucratie imperiale. De cette mamóre, la bureaucratie imperiale entendait mettre en yaleur les positions-clef qu’elle dótenait: contróle du palais et de Pappareil d’Etat, gestion des fmances pubbques, contróle de la garnison militaire de la capitale et de la flotte maritime, ainsi que, en tout premier lieu, le fait qu’elle ćtait maitresse de la citadelle imperiale, avec tout ce que cela impliquait tant comme symbole du pouyoir qu’en tant que force ef-fectiye 103.
Dans ce sens, ayant 1’intronisation proprement dite, de laborieuses nógociations ont eu lieu, probablement conclues de la mamere habituelle 104. L’une des raisons de la position bostile de la bureaucratie impónale aura-4tó la Yiolation par 1’empereur des clauses d’un pacte probable. Du reste, dans la dóroulement des ĆYĆnements qui, apres le dóclenchement de l’in-surrection militaire et par celle-ci, ont abouti au coup d’Etat de Cons-tantinople et ont rendu possible l’intronisation d’Isaac Comnene, la bureaucratie impśriale — a cótó du patriarchę Michel Ceroullarios ou plutót conduite par celui-ci — a jouś un role dócisif, fait qui ressort clairement du róle qui est reyenu dans ces óyśnements a Constantin Doucas 105. A ce sujet, il faut souligner que la bureaucratie impóriale n’agissait pas en. tant qu’organisme constituó, mais par l’intermódiaire du sónat et des-hauts dignitaires qui dótenaient les prmcipaux leviers des affaires pu-bliques. La position fondamentale de la bureaucratie impóriale enyers la-politique d’Isaac Comnóne apparait bien plus nettement si l’on tient compte de l’attitude personnelle, telle qu’elle est prścisóe dans les sources, de ses chefs de file : Michel Psellos, Constantin Leichoudes et Constantin Doucas. Ces trois personnages ont jouó un role de premier plan durant tout le regne d’Isaac Comnene, qui n’a pas su yoir en eux les ennemis mortels de sa pobtique : erreur fondamentale qui lui a coute le tróne.
En ce qui concerne Michel Psellos, ce fait peut etre constatś des le dśbut des óyónements. Quoique a 1’occasion des nógociations menóes par Psellos en tant que chef de la dćlśgation enyoyśe par Michel 1’Ancien dans
10) Carl Neumann, Weltstellung des Byzanlinisclun Rcichcs vor den Kreuzzugen, Leipzig* 1894, p. 75 sqq , Sp Vryonis, op. cii, p 303.
104 Attaleiates, pp 56 — 57
105 Attaleiates, p. 56 Sur l’idće dłune abdication foreće due non i une coalition des for-ces d^pposition, mais au dćgotit de Tempereur pour la vie politique, voir A. Miller, op cit, p. 200 ; N H. Baynes, Byzanhum An introduction to East Roman Cwilization, Oxford, 1953, p. 27 ; Rodolphe Guilland, Etudcs byzantmes, Pans, 1959, pp. 34 — 35 II y a aussi dans le byzanto-nologie une position agnostique : chez C. Neumann op. cit, pp 73—74 et F Chalandon, Essai sur le rłgne d*Alexis Comnłne, Pans, 1900, p 22 ou il affirme qu,Isaac Comnćne a abandonne-le tróne pour des «raisons mai connues ♦.