2 ETUDE SUU LE D1ALECTE BEBBEHE DES ZAIAN ET AIT SGOUGOU
Une autre raison sest encore opposee au developpement du sedentarisme : dans ce pays tourmente, il n’existe aucune grandę voie naturelle. La vallee de 1’Oumm er-Rbia, accidentee, bornee au Nord par des massifs montagneux extremement enchevetres, est d'un acces diflicile, et 1’insecurite qui y a toujours regne, autant que les droits de passage onereux exiges par les Berberes riverains, en out toujours ecarte les caravanes. Dailleurs, elle n’est detenue par les Zaian que dans sa partie superieure; et c’est precisement sur la seule voie naturelle existante que s est ediliee Khenifra. La creation de cetle bonrgade parait d’ailleurs avoir ete autant l'oeuvre des Imahzan que resultcr d’un concours naturel de circonstances geographiques favorables.
Cette absence de grandes voies et ce relief tourmente ont per-mis aux Zaian de rester un gronpe etbnique bien particulier; les tribus avoisinantes n’ont jamais penetre cette confederation de guerriers peu commodes; ils ne se sont jamais meles a elles, et 1’emigration est rare car ils aiment trop leur pays.
Cet isolement explique que le dialecte zaian ait moins evolue que ses voisins; qu'il ait, dans son ensemble, faitpeu d’emprunts a 1’element arabe; qu’enfin il ait conserve intacts de vieux recits fort interessants.
D’apres les renseignements fournis par des individus de la tribu dignes de foi, le groupe ethnique des Zaian comprendrait non-seulement les Zaian proprement dits, encore denommes parfois iii niamnmrę.n, mais encore les Ait Sgougou leurs voisins. La parente du langage et la similitude des coutumes autorisent cette classification. Quoi qu’il en soit, le terme de Zaian est actuellement reserve aux Rerberes de Moha ou llammou qui, fiers de leur ori-gine et conscients de leur valeur guerriere, se sont toujours ener-giąuement refuses a considerer^comme des leurs les Ait Sgougou. C’est avec cette aoception restreinte que nous emploierons le terme « Zaian » au cours de notre etude.
Nous donnons ci-contre la classification des Ait Sgougou, telle qu'elle est presentee par le capitaine Peyronnet dans l’ouvrage mentionne plus haut.
De toutes ces fractions, seule celle des Ait Amar, la moins importante, est soumise.
On distingue dans les Zaian proprement dits trois grands grou-pements :
1° Les Bou Hsousen, en bordure de Telement arabe Zaer et