3240963540

— 268 —

Archives diofcśsaines d

litćs qui, dans la piuparl des paroisses, ćtaient animćes des raćrnes sentiinents hostiles que leurs administrćs a 1'ćgard des prćtres assermentśs, devaient cependant a ces derniers aide et protection conformćment k la loi. Les curćs intrus ne se faisaient pas faule de signaler au Dis-trict tous les incidents qui se passaient dans leurs paroisses et lui dćnonęaient les ofliciers municipaux qui faisaienl preuve de tićdeur dans 1’application des lois revolution-naires. Les calholiąues se lasseront bien vite de cette pro-miscuite avec les tenantsdu clergć ofliciel. lis leur laisse-ronl les ćglises principales et rćclameront les cbapelles pour les prćtres de leur cboix. S’ils ne peuvent obtenir ces cbapelles, ils se renseigneront pour savoir 1’endroit oii celebrait le prćtre rófractaire. C’est k lui qu’ils prćsen-teront leurs enfants pour recevoir le baptćme, et c est a lui ćgaleraent qu'ils demauderont de benir leur union.

Lorsque les ćglises seront, en vcrtu de la loi, enlevćes

au clergć, les Municipalitśs devront singśnier pour les

prolćger contrę le vanda!ismc des mesures rćvolutionnai-

res cl contrę les depredations des particuliers. Ku vertu

du dćcrct du 19 Juin 1790, les ćcussons, armoiries et

aulres prećminences des ci-devant seigneurs et gentils-

hommes devaient 6lre eflacćs sur tous les ediftces rei i-

gieux. A Saint-Thćgonnec, 1'ćglise principale, comme les

•

cbapelles ae Saint-Josepb, dc Sainle-Brigilte, de. Sainl-Sćbastien (1), de Coasvout (2) et de Pśnanrun (3) etaient alteintes par ce dćcret. Les ofliciers municipaux ne pro-teslfcrent pas contrę 1'application de cette mesure. Ils se rappelaicnt, sans doute, les diflicullćs qu’avaient eprou-

iper et Lśón vśes leurs aTeux pour reconstruire leur ćglise, h cause de cesdroits honorifiąuesqu'il fallait sauvegarder. Cćtaient, entre « les fabriąues » et les seigneurs, des proces inter-mioables et ruineux <t propos d'une lisiere, d un eofeu ou dune tomhe qu'un projel de reconstructioD dune partie de 1’ćglise devait faire disparaltre. La modification proje-tće etail gćnćralement terminee, que le proces suivait encore son cours (1). La municipalitć, qui voyait sans trop de deplaisir disparaltre ces marques de prććminences, ne voulait pas, cependant, qu’en les faisant ellacer, on eót dćgradć les edifices. Elle tenait trop a la beautć des mo-numents religieux de la paroisse pour tolśrer qu‘on y edt porló atteinte. Ladjudirataire avait pour condition de recouvrir d’une quantitć suflisante de chaux lesarmoiries incrustćes dans la pierre de taille. Quant aux armoiries et ćcussons qui faisaient saillie k l exterieur, il devait se conlenler de les faire disparaltre au ciscau, « sans cependant causer aucune dćgradalion a 1’ordre darchftecture ».

On dit que, lorsque l ordre vint du District d abattre loutes les croix qui se trouvaient sur le territoire de la commune, la population,craignanłqu'on nedót ćgalement dćmolir le qalvaire, se cliargea elle-mćme de le mettre k l abri de la haine iconoclaste des sans-culottes. Les sta-tuettes, donl le groupement figurait les principales scen es de la Passiou, furenl enlevees de leurs socles et uiises en lieu sór. Lorsque revint le calme, on vit le cahaire se reconstiluer comme par enchanlemeot. Les statuettes re-roonterent de oouveau sur leurs socles, et la reproduction des groupcs se At tant hien que mai. Quelques personna-ges, cependant, manquerent k lappel, soit qu'ils furent brisćs en les transportant, soit qu'ils furent si hien cachós