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ront plus connus que sous le nom de « Temples dócadai-res ». La parlicipation au culte nouveau ćlait rendu obli-gatoire pour tous les fonclionnaires publics et leur familie, ainsi que pour les instituteurs ofliciels ou privćs, qui dc-vaieotse faire accompagnerdc leurs el£ves. Celte religion thćophilanthropique, comme toute religion qui veut s ira-poser par la force, n'eut gu(*red‘adeptesconvaincus; mais la crainte du pouvoir contraignit les fonctionnaires a cćlćhrer les fćtes prescrites, selon le r.śrćmonial expćdić de Paris.
Le dścret du 19 Kructidor (3 Seplembre 1797) proscri-vait tous les ministres du culte sans dlstinction. Tout prfr-tre accusć de troubler la tranquillitć publique etait con-damnć k la dóportation. Pour 6tre convaincu de ce crime, il su flisak pour les ecclesiastiquesd'avoir exercć les fonc-tioos de leur ministerc et d'avoir prćclie la doctrine catho-|ique. I.es prólres assermentes eux-m^mes devront donc 6tre sur leurs gardes. Quant aux prótres rćfracłaires restćs au pays, inalgrć les lois dc proscription de 1792 et de 1793, ils avaient encore plus dinterfit a sc caclier. Ce dścret per-mettait de les fusiller daos les vingt-quatre heures. Ces mesures scctaires curent pour efTet dinterdire lout exer-cice public du culte en France. C'est partout la chasse aux curćs menśeavec furie. De longues fllesde prótress ache-minent des diflćrcnts coins du tcrritoire vers Rochefort, port d embarquemeut pour la Guyane. « Plus de L200 pr$-tres, dit Taine, ćtouflent ou pourrissent dans les easema-tes des Ileś de Rć et d Olerou, ct de toutes parts, dans les dćpartements, les commissions mililaires fusillent avec force »(1). Cette poursuiteacharnśe contrę le clergćabou-tit kquelques arrestations dans les paroisses avoisinantes de Saint-Thćgonnec. Deux prfitres originałres de Pio-
(1) Origine* de la France contemporaine9 lomc VIII, p. 385,
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n6our-Mćnez, Gabriel-Joachim Briand, Agć de fil ans, et Michel Guillrrm, Agć de 58 ans, furent arrćfós, l un le 26 Avril 170$, pres.de Saint-Sauveur, 1'autre son domi-cile le 21 Janvier de la nfóme annee. lis furent ćcrouśs k la maison darrót de Quimper. Leurs confrćres du canton furent plus heureux. Us 6chappfcrent, encore cette fois, aux poursuites des gardes nalionaux et continuerent, jusqu'a la fin de la tourmenle rćvolutionnaire, d'exercer, en secret • et de nuit, les fonctions de leur ministere. Les ćglises ou ilsolTiciaient auparavant ćtaient rćservees pour la cćfóbra-tioa des fótes civiques prescrites par le Gouvernement.
Le citoyen Guillaume-Fnmęois Kerbrat, commissaire du Dircctoire execulif, etait charge de rappeląr les fonc-tionnnires et administrateurs publice a l'ohservation des lois. II ne laissait passer aucune des principales fótes rćpublicaines, telles que l'anniversaire n de la juste sanc-tion du dernier roi des Pranęais », la fótede 1'Agriculture ou celle de la Souverainefó du peuplc, sans convoquer ses subordonnós au Tempie dćcadaire. Bień des articles du prograinme rćdigć a Paris ne pouvaient cepcndant Gtre exćcufós par les muoicipalitćs des campagnes. Le Directoire avait omis de rediger un cerćmonial k l usage des communes rurales ; niais k cbacun ćtait laissće la faculfó de s’ingćnier pour donner ii la fóte le plus dćclat possible. II fallait, avant tout, infóresser le peuple aux cćremonies du culte notrreau, pour lui faire oublier les fótes de 1’ancien culte. Maigre le zćle et le talent deployćs par les Commissaires des cantons pour rendre populaires les dćcadis et les fótes civiques, nous voyons le peuple sobstiner, dans la plupart des paroisses, k obscrver le dimanche et k laisser aux seuls administrateurs et fonc-tionnaircs le soin de cćfóbrer le culte prescrit par le Dircctoire.
A Saint-Thćgonnec, le citoyen Kerbrat ne restait pas