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1610- 1839 ( Suitc.)
LVI. — Lrs principts de M. Iiaulain.
• Mol&heim, 27 Fivricr 1834.
« Je puis, cher et incomparable aoii, t assurer que jai voulu cent fois fecrire, que toujours dćtourne i) ufa fallu remeltre sans cesse. Je voulais aussi fenvoyer un petit discours pourle renouvellement des promesses clćricales, le port faurait cotitć bien plus qu*il ne vaut. Enfio, les embarras du nouvel An, les mille et une aflaires de ce vaste diocćse, puis le Mandement de Caróroe, etvoi!6 mes excuses. Le tien, pour le jubile, nous a tous charmes; de ceux qui me sont parvenus et que je fais lirę h mes abbćs, le tien a ćtć le plus goilte, je te le dis sans fiatterie, mais non sans plaisir, car je m associe aux succćs d un si bon ami, je les partage de toule mon Ame.
« Mais entre toutes mes alTaires, celle qui m a tait une peine inconcevable, cestla (ausse doclrineque jai dćcou-verte dans ce M. Bautain, dont je t ai parle, et 1 entćte-ment qu il met & y persistcr. J'ai eu beau parler et rai-sonner avec lui, mettre entre ses mains les ouvrages de nos p1ussavants, plus illustres auteurs, qui tous saccor-dent dans des principes contraires k ceux qu'il s est forges, j ai mćmc assemblć une suitę de passages des Peres des six premiers siecles, il les a vus et n en persćvere pas
* moins dans ses idćes. Gest pour lui que j ai insćrć la H grandę notę de mon dernier Mandement, tout est inulile.
IEnfin, je suis allć.dans ma dcrnićre conversation, jusqu'<i lui dire que son obstinalion me forcerait h lui óter ses pouvoirs. II m a paru un peu ihlerdit de cette annonce, et neanmoins toujours entier dans ses idćes. C'est 1'entćte-ment que j ai vu autrefois dans Lamennais.
« U rejette dans sa philosopliie les preuves physiques de l'existence de Dieu, apres les avoir exposśes, ne dit | pas un mot des preuves mśtaphysiques ; il soutient que l on ne peut s assurer que Dieu exisle que par la foi, il ne veut pas du tćmoignage des hommes comrae preuve cer-taine des miracles de Jćsus-Christ et des Apólres, il l ad-j met comme grandę probabililć et ne voit sur les miracles de certitude que dans 1'enseignejneut de 1'Eglise. II ne j veut pas de la raison que Dieu a donnće a riiomme, il la confond avec la dćraison dont les pbilosoplies du xvm* et xix« sićc-les se sonl servis contrę la religion. (I ne voit paa qu il fait le jeu des incredules. Du reste, il persitle la scho-lastique, il voudrail 1'abolir, il se flatte menie qu'elle le sera bientót. Si tu avais fait venir un petit ćcrit de lui, comme je t y avais engage, tu aurais vu ce qu'il en dit. II y a d autres cboses impertinentes qu il enseigne et fait enseigner par ses ćleves : je les vois dans les caliiers de philosopliie que je me suis fait donner.
« Quand je l ai reęua Molslieim pour travailler5 la tlićo-logie, lui et ses proselytes juifs et chrćtiens, ils ont dissi-mulć leurs principes, ils se sonl conduits h niervoiIle. lis sont pieux, zćlćs, ćdifiants et gćneralement mieux <levds K que nos autres ecclćsiastiques. Cćtait donc une brillante | conqu£te, elle excitait la jalousie ; on les croyait ambi-| tieux, ils ne lólaient pas, j en ćtais assurć. Ils sont la plu* part ricbes ou fort aisćs, et pour ceux qui n ont rlen, ils ! les soutiennent, car leur bourse est commuue entre eux.