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racońte que le Sr de Qu41en, se rendant en pMerinage en • Terre-Sainte, avec ud dorae$tique bretoa, ful fuit prison-nier par lesTures. Les pirates, poursuivis par ud vaisseau du Roi, prireul le parli de se delaire de leurs prisonniers, el dans la pensće de les relrouver, les enfermerent dans ud collre eu bois qu'ils jetórent a la mer.
« Daos cette situation crilique, le S*r de Quślen fil vmu de biUir une ćglise a Notre-Dame de Populo, s il ćchap-pait a ce danger.
« Apres avoir longtemps ballollć par les flols, le cof-fre sembla s arróler sur la lerre ferme. « Seigneur, dii le « domestique, je crois entendre chanter le coq de Kersa-« viou. » Des passants oni aperęu le collre; il s’ouvre sous leurs eflorls, el les deux voyageurs se relrouvenl dans leur paroisse de Landudal. »
C'esl bien I bisloire du chevalier du Garo & Bćlean ; mais, pour Landudal, il y a une varianle, ce n esl pas le domeslique du seigneur qui 1’aurail accompagnć, mais bien son gardico,qui ćlail lurc, el qu’on s empressa d'en-terrer sur le lieu mćme ou il ful trouvś, non loin du bourg, ou l'on piania une croix qui s'y voyail encore, il n'y a pas longlemps, sur le chemia de Landudal «;i Briec, el s appelail Crom-an-Ture. Mais cetle croix ne se saluail pas, par borreur pour la doclrine du Croissanl.
M. de Kergućlen ajoutail, selon les on dii de la paroisse, cl ceci parali plus vraisemblable, que « le chevalier de Qućleo, fidele k sa promesse, voulul faire bfttir une cha-pelle ; mais la fabrique s'y opposa, parce qu'il exislail dśji une óglisc au bourg, el qu'on ne voulail pas d une charge inulile. Le ST de Kelen insisla, en disanl que la construclion decelle chapelle inulile constaterait d'a u tani mieux le miracle qu il voulail rappcler. »
Le colTre qui avail ramend le S*1, de Quólen ful longlemps conservd dans I dglise de Notre-Dame de Populo,
et s'y voyait encore au commencement du xix* siecle ; mais, ćcrit M. du Marcliallach, vers 1H55, m il fut brólć recemineul sur les ordres du Curć de Briec, pour eflacer uu souvonir qui rattachail trop les paroissiensS leur tr£ve de Landudal. » *
Quoi qu'il cn soft, cette chapelle de Notre-Dame, aujour-d hui ćglise paroissiale, est un ćdifice vraiment noble et monumenta), tout construit en belles pierres de taille, tant a rintćrieurqu'& lextćrłeur, avecdexcellentessculp-lures sur les laęades Nord et Sud et sur 1'abside; la faęade Ouest est plus sobre, ayant etć presąue entierement reiaile lorsqu'on construisil le clocher au xvm* siacie; 1'ensem-ble a le caractere de la derniere pćriode du style gotliique.
LecdtćNord est tout particulierement remarąuable par le grand dćveloppement du bras du transept, dans Iequel on pćntftre par une porte fort arlistique accostće de deux pilaslres ou deux grosses colonnettes rondes ornćes de losanges en creux, avec tailloirs surmontós d'une cou-ronne comtale d'ou surgit la continuation du pilastrefor-mant base de pinacle conlournće en spirale, la pyramide de couronneinent ćtant garnie de multiples crossettes.
Au-dessus de la double nervure prismatique qui enca-dre la porte s'ćleve une riche contrccourbe saillante re-haussće de crochets en feuilles de chardou. Plus haut que le ileuron du sommel, une inscription golhlque donnę cette touchante invocation :
Maria Mater grali#
Tu nos ab hosle prolegc.
Puis sur 1'ensemble du pignon,.autour et au-dessus de la grandę fenfitre namboyanle, sont trois ćcussons (rus-tes et trois autres martelós.
11 ne laut pas manquer de noter les deux contreforts d'angle, avec leurs uicłies creusćes et leurs dais finement