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dćclarć que le Mótropolitain devait juger avant; par le moyen d uo dćputó du juste milieu, on a dćclarć, deux mois apres, que le CoDseil d Etat recevait 1'appel. Je men suis plaint, pour lhonneur dc 1'ICglise, en rćpondant tou-tefois que jetais prót b plaider devant le Conseil. Nos pifcces y sont, je ne sais quand 1‘afTaire sera appelće. Cela n aurait pas eu lieu si ce Monsieur n'avait trouvć des con-seils cl de l argent dans un curś que j avais nommś vicaire gćnóral en arrivant, qui ma quillć depuis, par mauvaise tćte, a voulu revenir, il n'y a pas róussi, et donl 1'orgueil-irritś soul6ve toul ee qu’U peut contro mon administra-lion. Mon clerge le sait cl est indignć contrę lui (1).
« Jc suis enchantó, mon ami, que mon dernier envoi fait fait plaisir ; il faudra bientót que je me mette au Mandenienl de CarGme. Jc commence a travailler avec plus de peine ; je n'ai ii moi qOe de 7 heures 1/2 & 9 heu-res du soir, 1'application me fatigue, mc prive de som-meil jusqu'& la moitiś de la nuil et me fait mai <i la tfite.
(1) Drpuis 1822, que M. Licnhart nvait ćte nomme Principal du collage dc la Chapclle-sous-Hotigemont, dani le Haut-Rhin, il *’elait manifest© unc disproportion croissnnlc entrr Ics rcccttcs cl Ics dćpcuscs. Lc dćficit *clcva, en cinq ans, ju*qu'A 100.000 franca, ct c'cst en vain quc le Supćrirur Bl des ©mprunts A dirersea person nes ct sc livra mrmc au commercc des łxruf». En 1829, il fut d^cide, aprAs un cxamen des romp-tcs. quc M. Lienbart n*cilt plus A s*ocrupcr dc radniiniilrntion linan-cićre dc la uiuison ; il rcMa loutefoi* cn place, jusqu*rn Octobrc 1830, od 1’Kv€*que lui donna pour successcur M. 1’nbbć lierbelin. M. Lienbart wftKn dc sorlir du seminnire, se rcgardanl, disait-iJ. commc lc fonde de pouvoir* d'tine socićtć qui 8‘etait forou-c, en 1819, pour la fondalion de la Chapcllr. Un jugemenl d\irgencc, rendu par le triliunal de Bel-forl, porte que Tancien Superieur evaeuera Ics licux et que les clefs »cront rcmisrs a M. Hcrbclin. Contrairement aux roncltision* de l’avocat gAn^ral, celtc dlcision ful confirmće par In Cour de Colmnr. Cest alors que M. Lienbart fil nppcl nu Conseil d Ktat dc rintrrdit Janc* pnr l'Ev*que de Stroshourg et publia contrę le prelat un i\Umoire, puis un pamphlet encore plus violent qui a pour titre : Inlrigne dćtPoiUe. I/nf* fairc ne ful jugće quc le 9 Juillet 1832 ; 1'appelant a rte deboutc dc sn dcmande. Kntrc temps, mir souscription faitc par Ic clerge — M«r de Trevcrn s‘inscrivit pour C.OOO franci — parvint u drsinlrresser Irs crćan-ciem et A sauvcr dc la ruinę Ics dcux pclils sćminuircs de Strasbourg ct de la Chapclle.
Cela matlriste. Je ne puis travailler qu'& bfttons rompus, que faire ? La fin de la vie approche, obrepit non intellccta senectm. Je suis entre dans ma soixante-dix-huitieine, il faul shumilier et se prćparer. Cela me conduila te de-mander si tu pourrais m'indiquer un Breton, entre 40 et 50 ans, instruit, fait pouc me remplacer ici. Jaurai beau-coup a lui laisser : il serait bon qu'il sul 1'auglais, car j'ai ce qu’il y a de inieux en controrcrse dans cette langue. Je lravaillerais a lobtenir pour coadjuteur ; un caractere doux, prćvenant, fait pour contenir les protestants, san9 les efiaroucliA*. Penses-y, je t en prie, ce serait le service le plus esseuliel pour moi et mon diocese.
« 11 n’y a pas longtemps que jai rcęu une lellre de Prć-mord, il ine parlc de toi, veut que je te parle de lui; il nous aime comme autrefois. Si nous ślions reunis, ici ou chez toi, nous nous embrasserions tendreraent. Dieu ne veut pas que ce suit dans ce inonde, unissons-nous dans son sein. Premord pense 5 nous tous les jours, a 7 beures du malin ; moi b vous deux, k 8 beures; toi .4 nous dcux, je ne sais k quelle heure. Que je me trouve heureux entre toi et lui! puissć-je I Ctre toujours 1 Mais j ai des raisons de craindre, que vous n‘aver ni l un ni l autre; priez donc doubleincnt*pour moi qui en ai le plus besoin.
u Adieu, je n aurais pas devine, k ton ćcriture, ce trem-blement de main dont tu me parłeś. N ścris pas plus que de raison, fais usage de tes jarnbes, mange moderóment et mćme peu, sans trop mćlanger les aliinents, c est ma mćthode, d aprts notre admirable maltre saint Martin. Je tourne k cheval dans ma tres grandę cour, une demi-heure ou trois quarls d beure par jour, je fais ainsi une lieue et demie, deux lieues, au grand trot. Je m entre-tiens ainsi, sans perdre le teraps en visite.
« Adieu encore. Tout k toi de tout mon coeur.
* . «r Ton pauurc Euiąuc dc Strasbourg.