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part que ce soit dans mon diocćse, sous peine d’interdic-tion pour ia messe. Tu imagines bien leurs clameurs, leurs intrigues, leurs dóclamations presąue furieuses ; nćanmoins, l'avertis8emeot et surtout Ic Bret oni pris le dessus dans le clergć, les hommes instruils et rełigieux, dans la bourgeoisie et le peuple. Ils ont ćtó un peu soute-nus par quelques autoritśs (i), des femmes, les jeunes gens du progres comme l'on dit, mais non par les protes-tanls, les ministres lulbćriens et autresqui liennent encore au christianisme. M. Bautain et compagnie oni ćtć fort choques par Vexposilion abregee ct, ce qu il y a de singu-Her, par le silence de mon Mandcment, ou ils sattendaient k figurer. Tu vois, mon clier, quc si j'ai ćtś trop content pour les recevoir aux ordres, avcc confiance dans leurs premieres dćclarations, ils m en ont bien puni depuis ; jamais je naurais soupęonnć une obstination si inflexib!e et si dćraisonnable. Que feront-ils, si, comme je le suppose, le second Bref attendu condamne les propositions expri-mćesdans leurs róponses? On croit, en gćneral, ici, qu’ils devaient obtenir des Sieges et qu'alors ils auraient tra-vail!ća rćformer reoseignement et ladoctrinede 1'Eglise. A prćsent, tout est dit ló-dessus, inde mali labes, et toute leurcolere.
« Adieu, mon excellent anri, aide-moi de tes avis, de tes puissantes prifcres. Tire-moi d'inquićtude sur ta sante. Je te remercie de l approbation trop flatteuse que tu as donnóe & mon avertissement. J’en ai reęu de tout cólć,
(1) CVst alors quc M. Bautain reęut, de la Facultć entholiquc de Tubiu-gcn. Ic diplAuie de doctcur en thćologie. Trute farcur, remarquc l'dmi de la Religion . « M. H.iutain esl en opposition «vec son Eveque ; aloes, il esl tout simple que les thćologicns allemouds vieauent h son sccours. Set opinious tout rćproiivecs u Slrasbourg ; c’est une raison de plus pour qu*il trouve de 1'accueil dans un pays ou lea nouveaules les plus har-dict ont des partisans cl des dćfenseurs ». Celtę distmetien n‘avait pas, d'uilleurs, 1'imporlance quc cerluins joumuus franęais y ottacherent, car les thćologiens dc Tubingcn ne jouissenl gućrc, inćme en Allemugne, d une rćpulalion d’orthodoiic.
rnais aucun d une main aussi liabiie que la tienne, Porte-toi bien, je t en prie ; personne ne le souhaite plus vive-ment que ton vieux ami, qui voit en toi un des plus fer-mes soutiens de notrc.Eglise gallicane.
« Adieu, tout a toi et źi tout jamais. »
LX. — Visile pastorale. Jjt Baron rlu Coćtlosguel.
Les grades en theologie.
c 15 Juillel 1835.
« Malgró la multitude dembarras qui massiegent cha-que jour, mon bon ancien et incomparable ami, je ne puis difTćrer plus longtemps de fćcrire. Voili plusieurs mois passes sans une ligne de toi. J'ai couru, depuis, mon diocese, dans une quinzaine de cantons, pour les confir-iner ; c'est une fonclion qui me cbarme, par la joie des habilants, leur bon ca*ur; ja i du plaisir a les voir, a leur dire quelques mots de mon mauvais allemand : ils me tćmoignenttantdesatisfaction ! j en ćprouve plus qu'eux. Du reste, je vais dun endroit a l autre, en voiture quand il pleut, a cheval quand il (ait beau : nous formons trois compagnies de cavalerie en bon ordre. I^s Alsaciens sont bien inonles, ont servi et se plaisent davoir & leur tćte, au lieu d un colonel, leur Kvćque. Ma santć s en trouve bien aussi. Je sais que ia tienne est bonne, car une lettre de Saint-Pol me parłe de toi, elle est de la comtesse Marie-Anne du Dresnay ; elle m a ćte envoyee par le clier et admirable baron du Co6l)osquet, qui fait Ic tour de la Bretagne pour voir et connallre ses nombreux parents. 11 me mande qu i 1 ira te voir, il sait que je t ai parlć de luł, comme & lui de toi. 11 farmera rempli de respect, dintćrćt et d admiration pour toi. Je n ai pas besoinde te prier de lui faire le mcilleur accueil : son nom, ses helles qualites le lui assurenl d'avance. J ajoute que je dois tout a son grand oncle, 5 son póre, a tous ceux qui ont portć