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LE CHOLŚRA
possedaient une vitalite supćrieure a celle des vibrions introduits artificielle-ment dans les selles, oii ils ćtaient soumis a la eoncurrence vitale des autres bacteries. Au contraire, Greig (1914 a) recommande le materiel « non cultivć» parce que les experiences anterieures sur les baeilles typiques paraissent indiquer que les cultures de collection de K chołerae sont plus rćsistantes que les vibrions des selles cholerique$. Gildemeister & Baerthlein (1915) soulignent a juste titre rimportance des resultats obtenus avec les selles en eau de riz parce que Fabondance des substances muqueuses les rend moins susceptibles de dessiccation que les autres genres de fśces.
Plusieurs des anciens auteurs qui purent examiner de veritables selles choleriques en Europę ont trouvć que la durće moyenne de survie des vibrions etait plus longue que ne Favaient indiąue Koch et ses collaborateurs dans FJnde. Certains m€me ont rapportó des exemples d’une survieextr6me« ment longue de ces microbes, Bień qu’il faille interpreter trós prudemment les observations de ces chercheurs de la premióre heure — en raison des methodes de diagnostic diffćrentiel peu prćcises dont ils disposaient — les dćcouvertes tout k fait dignes de foi d’Abel & Claussen (1895) et de Gildemeister & Baerthlein (1915) doivent retenir Fattention.
Abel & Claussen (1895) experimentfcrent avec 31 selles choleriąues qui leur avaieni ete envoyees pour diagnostic a Flnstitut d’Hygiene de Koenigsberg (Prusse). Le diagnostic de cholćra une fois etabli, ces echantillons, places dans les boltes bien fermees dans lc$quclles ils ćtaient arrivćs et protćges contrę la lumtere solaire dircctc, furent gardes a la temperaturę du laboratoire (13°-16°C). Apr& enrichissement en eau peptonee, ils furent examines a nouveau chaąue jour ou k quelques jours d'intervalle. Lorsque le prel6vement d*une ansę dans les selles ne donnait pas de rćsultat, on utilisait pour renrichissement en eau peptonće et Fetalement des ąuantites plus importantes (jusqu7a 50 ml). C’etait seulement dans le cas d*un resultat nćgatif de ces derniers prelevcment$ que Fon admettait la disparition des vibrions cholóriąues.
Dans ces conditions, Abel & Claussen constat^rent une persistance des vibrion$ cholćriąues pendant 1-5 jours dans onze cas, pendant 6-10 jours dans $tx cas, jusqu’4 15 jours dans neuf cas, pendant 15-17 jours dans trois cas et 24 et 29 jours respective-ment dans deux cas. On doit donc noter que a) les vibrions cholćriques disparurent dans les cinq jours pour emdron un tiers des echantillons, et b) qu’on observa reladvement peu (16,1%) de survie superieure a 15 jours.
Au cours de la premiere guerre mondiale, Gildemeister & Baerthlein (1915) ont examin£ a Posen (aujourd’hui Poznan) 70 prelevements de selles provenant d’une part de choleriąues, dłautre pan de porteurs presumes sains; quelques*uns seulement des echantillons avaient Faspect typiąue d’eau de riz. La technique dc ces chercheurs s’ecar-tait sur quelques points de dćtail de celle d’Abel & Claussen, notamment parce que a) ils maintenaient leurs echantillons (proteges contrę la lumiere solaire directe et laisses aux tempćratures ambiantes comprises entre 12° et 21°C> avec une moyenne de 18°C) en boites de Petri munies d*un couvercle qui permettait la dessiccation des prelćvements; et b) ils employaient pour leurs ćtalemcnts la gćlose alcaUnisćc au sang rccommandee par Dieudonne (1909), alors que Abel & Claussen avaient travaillć sur des plaąues de gelatine.
Les resultats obtenus par Gildemeister & Baerthlein peuvent se resumer ainsi: