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hien des A nieś. la tache <jue la Providence leur y con-fiait, il y a juste trois cents ans.
On dit que Ics pierres elles-mdmes ont une voix. En tout cas, eMes attestent, h leur faęon, combien Phistoire dc In Communautć des Ursulines est etroi-tement liec A ceJlc de la cite saint-politainc.
I-c touristc qui se dirige de la gare vers le centre dc la ville, s’arrćtc. yolontiers, au picd du « Roi des clochers bretons », pour cn adrairer la robuste svel-tesse et la puretć dc lignes. S’L1 s’avise, ensuite, de poser a un passant cette interrogation: t Quels sont ces vasles b&timents que j’aperęo»s, sur nia droite et sur ma gauche? >
— « lei, lui sera-l-il repondu, c’est 1'ancien collage de Lćon, qui fut supprime en 1910; la, c’est Pancien couvent des Ursulines, qui furent expulsćes dc chez elles, cn 1907: ellcs du rent s’exiler en Belgique. Leur maison, deiueurant fermee pour un temps indeter-minć, on y transfćra le Collage. >
Apres avoir jctć un coup tPańl sur ke cbeveł de la cathćdrale, que le touristc poursuive sa route vers Kerrom. U s’engageira dans La rue des Vieillts Ursulines, kłiigera une haute inuraille, recouverte par endroits de lichen et de mousse, et fera ainsi, en un quart dheure env»ron, le tour de Penclos que les Rcligieuses occup^rent jusqu’aux dćcrets spoliateurs dc 1792.
Au debouchć du chemin de la Chaise, se prósente soudain au regard un clocher d’une sobre 61ćgance. II fait, depuis 1840, Pornement de la Chapelle Saint-Joseph de Bel-Air, dite des Vieux Prłtres. Avant la Revolution. ii s*ćlcvait a Pextr6mitć Sud de la pro-prićtć des Filles de Saintc Ursule.
Etrange colncidence! I-es exilćes, revenues de Bel-gique, au cours de la Guerre de 1914-1918, se sont
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d’abord etablies i peu prćs sur Templacement d« leur ancien monast^re. •
Aujourd’hui, aprfcs tant .de vicissitudes, elles ont fini par trouver un refuge dans les lieux m&mes qui abritaient jadis le Couvent des Minimes. ••
Cest la .qu’elles menent leur vie de prterc et de rćparation; c’est lii aussi qu’elles continuent de s’acr (juitler, aupres de la jcunesse feminine, du róle d’ćdu-catrices qui leur a etć spćcialemcnt assignć par leur Fondatrice yeneree, Sainte Angele MćricL
Un profane scrait portć a croire, sans autre rcflexion, que 1'Ordre des Ursulines remonte a Sainte Ursule, filie d’un roi de la Grande-Bretagne, qui, au V* siacie, fut iinmoWe par des paiens, en haine de la foi, nvec ses onzc mille compagnes, dans les plaines de Cologne. (1)
Cest une errcur qu’il im porte de dissiper.
Obeissant k un sentiuient dWiumilite qui se ren-contre rarement, desireuse de faire oublier jusqu’& son propre nom, la vćritable Fondatrice, Sainte Angole Merici, Hnt k placer son ceuvre, sous le patronage d’une autre vierge chrćtiennc. Elle fit choix de Sainte Ursule, modele non seulement de courage, mais aussi de sagesse, et invoquće comme telle par les Universites et les ćcoles. Cest dorw i reffacement volontaire de leur Merc que les Ursulines sont redevables du titre qu'elles ont popularisć.
Angole naquit, en 1474, k Desenzano, sur les borda du lac de Gardę, en Italie. Mais c’est ii Brescia qu'elle recut du Ciel, ?n 1534, Tinspiration de mettre, au ser-
(1) A la cathćdralr dc St-Pol. on desservait, en 1752. la cha-pellenle de Sainle Trsule ou des onre mille Vierges. — (La Cothłdrale de Saint-Pol, Chan. Peyron. p. 72).